Nous allons porter à la scène Les Raisins de la colère de John Steinbeck, un roman écrit en 1939 que j’ai relu il y a trois ans. Ses échos avec le monde contemporain m’ont frappée : les crises capitaliste et écologique, les migrations forcées et l’accueil violent de ces migrations. J’ai envie de le porter au plateau, non seulement en raison de ses thématiques mais aussi pour l’histoire qu’il raconte, pleine d’humanité, avec cette famille qui subit ces déflagrations liées au déracinement, à l’exil, à la pauvreté, au racisme alors qu’elle avait toujours eu le sentiment d’être pleinement chez elle aux Etats-Unis. Un pays extrêmement complexe dont l’Histoire permet de comprendre qu’à cette époque, lorsque vous venez de l’Oklahoma et débarquez en Californie, c’est comme si vous veniez de Roumanie et arriviez à Paris. Avec cette question fondamentale : qu’est-ce qu’on va chercher ailleurs pour sauvegarder sa dignité humaine ?