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Couverture de Les Fidèles

Les Fidèles

Histoire d'Annie Rozier

de Anna Nozière


Les Fidèles : Les Fidèles, et après ?

par Anna Nozière

Rêves et rebirth
Catherine Hiegel dans ma cuisine (titre provisoire)

Catherine Hiegel a été la première lectrice des Fidèles. On ne se connaissait pas, mais je lui avais envoyé la première mouture du texte à la Comédie-Française : j’ai toujours été bouleversée par sa présence et j’avais beaucoup pensé à elle en travaillant sur le personnage de La mère. Quelques temps plus tard, je lui ai proposé de lire le rôle en public lors d’une soirée à la SACD. A l’époque, personne ne s’intéressait à ce texte, et je n’avais pas un centime pour payer les comédiens, mais elle a tout de suite accepté.
Dès lors, sa confiance m’a nourrie. J’ai eu beaucoup de plaisir à la voir travailler sur cette lecture, et je sais que le plaisir a été partagé. Il a été question qu’elle rejoigne le projet, mais les dates plusieurs fois repor- tées par la production, incertaine, et enfin ses engagements à la Comédie-Française nous ont contraintes à finalement abandonner cette perspective ; cependant, celle de travailler ensemble « un jour » est tout naturellement apparue.
Nous avons entretenu Catherine et moi un lien épisodique, assez pudique, mais, c’est le mot qui me vient, indéfectible. J’ai été, comme tout le monde, consternée par son éviction de la Comédie-Française et je l’ai appelée lorsque j’ai appris la nouvelle. Nous avons discuté de cela, puis elle m’a dit « Et bien voilà, c’est le moment de m’écrire une pièce. »
L’entendre m’engager à travailler pour elle m’a mise immédiatement en marche. L’idée du spectacle a fait son chemin : poursuivre un travail de troupe, et, le temps du projet, faire de Catherine la figure centrale de l’histoire que j’écrirais. Je nous voyais jouer avec elle, mais aussi autour d’elle. J’imaginais comment organiser la rencontre, sur le plateau, et quelles expériences nous pourrions échanger dans l’intimité des répétitions. Ce qui me touche en premier lieu, chez l’immense comédienne qu’est Catherine Hiegel, c’est sa qualité d’écoute.
Je travaille pour ce projet autour de la thématique du rêve – amorcée dans Les Fidèles – et, plus singulièrement, sur ce que les sciences humaines nomment les « états de conscience modifiés ». J’envisage un prochain chantier d’écriture en février 2011, puis un dernier à partir du plateau, de nos improvisations. J’attends de Catherine qu’elle se laisse aller à cette recherche. Et, en attendant, je rêve pour elle un un personnage drôle et infiniment sensible, que notre rencontre m’a inspiré.