(Le gouverneur de la Banque de France fait un numéro sur son portable)
LE GOUVERNEUR DE LA BANQUE DE FRANCE — Allô… Ici le gouverneur de la Banque de France… Je suis confus de te
réveiller, mais j'ai une information particulièrement grave à te communiquer… Je t'en prie Monsieur le Premier Ministre !
(Au directeur général de la banque)
Il ne veut pas m'écouter en pyjama ! …Il est parti s'habiller !
LE DIRECTEUR GENERAL — Explique bien au Premier Ministre que si lundi le scandale éclate, l'action va chuter ! Et la banque va être rachetée par l'étranger !
LE GOUVERNEUR — Compte sur moi….
(Le gouverneur s'éloigne ... et revient.)
… L'état te prête si tu démissionnes !
(Le directeur général manque de s'étouffer)
… Ce n'est pas à un membre du gouvernement de te pousser à la démission, il me l'a dit lui-même, mais il considère
qu'il a tout de même le droit d'émettre un voeu si tu demandes à l'état d'intervenir…
Il m'a dit que c'est une question de morale ! …Il est dans son rôle ! …On baisse le pouvoir d'achat, les gens tirent la
langue, et vous pendant ce temps, vous jouez avec l'argent…
LE DIRECTEUR GENERAL — Mais de quoi se mêle-t'il ? C'est le premier ministre qui parle de morale !? ….Il ferait mieux de boucler son budget ! En attendant qu'il boucle sa gueule !
LE GOUVERNEUR — Ça ne rajoute jamais rien d'être grossier !
LE DIRECTEUR GENERAL — Je suis directeur général depuis 11 ans ! J'ai multiplié la valeur de l'action par 20 !
Je suis au zénith ! Je suis le premier banquier européen qui a sa photo en page 3 du Financial Times !
(Le directeur général bouge bizarrement, se sent mal. Le gouverneur est stupéfait.)
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