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Le Pont du Nord

de Marie Fortuit


Le Pont du Nord : La naissance du projet

par Marie Fortuit

L’écriture du Pont du Nord commence en novembre 2015, lors d’un chantier Nomade.
Pour la première fois, je fais l’expérience de m’immobiliser dans la ville
à Villeurbanne,
puis
je continue
à Paris
à Berlin
à Lyon
à Valenciennes
à Aulnoyes
à Besançon.
En haut d’un escalier métallique,
dans un parking,
devant un feu rouge,
un arrêt de bus,
j’ai laissé le mouvement advenir
celui intérieur
du corps
des cellules
du fluide qui circule en nous.
Et celui extérieur du flux et du reflux urbain.
Accueillir ces vagues là,
les sons de la ville.
Alors sont advenus des mots,
comme si un barrage craquait,
laissant peu à peu s’échapper des coulées intérieures,
une parole a surgi.
Celle d’une femme de trente ans en proie aux vertiges de sa ville et de sa vie.
Dans ce flot est revenue la phrase oubliée d’une chanson : « Non ma fille tu n’iras pas danser ».
Je suis allée chercher,
fouiller son origine.
Cette chanson s’appelle Le pont du Nord.
Elle raconte l’histoire d’une jeune fille, Adèle, qui demande à sa mère d’aller au bal.
Elle lui répond « Non, ma fille tu n’iras pas danser ».
Comme dans un comte, son frère arrive sur un bateau doré, transgresse l’interdiction de leur mère et emmène sa sœur au bal.
Ils dansent une fois ensemble, et puis le pont s’écroule.
Ils meurent, noyés.
Voici le sort des enfants obstinés, dit la chanson.


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