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Écrit en 2016 - allemand

Présentation

Pour mettre en lumière et chahuter les rapports entre l'artiste et le pouvoir politique, Frank Castorf convoque deux figures. Deux ? Quatre ? Bien plus. D'abord : Mikhaïl Boulgakov, écrivain privé de publications, metteur en scène privé de représentations. Ensuite : Molière, auteur, acteur et chef de troupe reconnu et choyé par la cour, jusqu'à sa chute. Puis leurs juges : Staline pour l'un, Louis XIV pour l'autre. Figures multiples, elles sont aussi des personnes que Molière et Boulgakov connaissent directement. Le Français répond à une commande du roi par L'Impromptu de Versailles. Le Russe s'y réfère pour créer, trois cents ans après, La Cabale des dévots et Le Roman de Monsieur de Molière. Mais c'est mal connaître le célèbre metteur en scène allemand que de croire qu'il se contenterait de ces textes. Il fait entrer dans Die Kabale der Scheinheiligen d'autres grands, de Jean Racine à Rainer Werner Fassbinder, et l'éclaire de dialogues nés au cours des répétitions... Une manière de faire surgir son propre lien à l'autorité allemande qui l'a dessaisi récemment du « théâtre du peuple », la Volksbühne. Aujourd'hui que tout semble permis, que reste-t-il de la censure ? Devant qui l'artiste doit-il donner le change, chercher son crédit ?