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Couverture de Des territoires (Nous sifflerons la Marseillaise)

Des territoires (Nous sifflerons la Marseillaise)

de Baptiste Amann


Des territoires (Nous sifflerons la Marseillaise) : A propos de Condorcet

Biographie


Né à Ribemont (Picardie), le 17 septembre 1743.


Philosophe, mathématicien, encyclopédiste, il fut nommé à l’Académie des Sciences en 1769, à l'âge de vingt-six ans ; il en devint secrétaire perpétuel en 1773. Sa candidature à l'Académie française fut soutenue par Voltaire, mais Condorcet avait refusé d'écrire l'éloge du duc de La Vrillière, disant qu'il ne pouvait pas louer un homme qui avait scandaleusement abusé de la lettre de cachet ; cette indépendance lui valut l'inimitié du ministre Maurepas, et l'Académie lui fut fermée tant que vécut ce dernier.
D'Alembert, d'abord opposé à la candidature de Condorcet, se décida à la soutenir à la mort de Voltaire, et il redoubla d'ardeur en sa faveur quand Buffon lui opposa celle de Bailly.
Condorcet fut élu par 16 voix contre 15 accordées à Bailly, grâce à une manœuvre de d'Alembert en remplacement de Bernard-Joseph Saurin le 10 janvier 1782 ; il fut reçu par le duc de Nivernais le 21 février 1782.
Il a laissé de nombreux écrits scientifiques et politiques, les éloges des membres de l'Académie des Sciences morts avant 1699, plus ceux de Buffon, Euler, d'Alembert, Franklin, Linné, Vaucanson, une Vie de Voltaire ; son ouvrage le plus important est l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain. Il répondit aux discours de réception de Choiseul- Gouffier et Bailly.
Député de Paris à l'Assemblée législative, il la présida en 1792 ; il se signala comme orateur et fut élu par sept départements à la Convention ; il vota avec les Girondins et fut mis en accusation le 3 octobre pour avoir combattu la constitution de 1793 ; il se cacha pendant huit mois chez une amie, puis, dans la crainte de l'exposer aux fureurs jacobines, il partit de chez elle ; arrêté à Bourg-la-Reine dans sa fuite, il s'empoisonna dans sa prison, le lendemain, le 28 mars 1794.



Article consacré au Marquis de Condorcet, sur le site de l’Académie française


Le « Condorcet » d’Elisabeth et Robert Badinter


Connu du public, on l’espère, depuis l’école, comme l’un de ces savants dont la République n’avait pas besoin, peut-être aussi comme le dernier de ces pères de la Révolution à qui elle eût coupé la tête, Condorcet ne prêtait point par son caractère à faire figure de héros populaire dans la légende. C’était un homme humain, riche à la fois de savoir, de raison, de génie, de cœur de pudeur, et qu’on peut bien tenir, entre tous, comme le plus authentiquement et purement révolutionnaire.
Mais il avait une qualité que les révolutions ne goûtent pas longtemps, et le dessein du livre se déclare dans son sous-titre qui, d’un seul mot, l’actualise : Un intellectuel en politique.
De plus, cet intellectuel-là était bien fait pour attacher encore davantage les auteurs par ce qui fut sa passion - amour et souffrance, - dominante chez lui en ce qu’elle commande tout le reste : la justice. Il ne savait que trop, avec Corneille, que « la justice n’est pas une vertu d’Etat ». Il avait d’autant plus l’exigence qu’elle en devienne la première.
Ce n’est point par mode que les auteurs s’arrêtent à l’enfance et à la jeunesse de leur modèle ; elles éclairent des traits peu prisés des tempéraments « virils » : ce besoin de mères, outre la sienne - et non moins de pères (il n’avait pas connu le sien). Son adoption par une trinité paternelle sera de conséquence : elle a noms d’Alembert, Turgot, Voltaire. A vingt-six ans, reconnu comme un des premiers mathématiciens d’Europe, élu à l’Académie des sciences, il allie à tant de savoir, et même de lucidité, une émouvante candeur qu’il manifestera jusque dans la lutte politique, et même une virginale ingénuité. .../...



Lire l'article de Yves Florenne, « Le "Condorcet" d’Elisabeth et Robert Badinter, Le Monde diplomatique


L’interview, par Bernard Pivot


A propos du Marquis de Condorcet, voir aussi l’interview, par Bernard Pivot, d’Elisabeth et Robert Badinter dans l’émission Apostrophes du 11 mars 1988, à l’occasion de la sortie de leur livre écrit à quatre mains Condorcet1 : archive INA consultable sur le site Youtube.



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