JULIE ROSE. - Comment ? À quoi jouez-vous à la fin ?

OMÉGA DREAM. - Je joue à fixer quelque chose la belle, et toi, tu as intérêt à jouer avec moi.

JULIE ROSE. - Pourquoi ?

OMÉGA DREAM. - Parce que tu as une embarcation qui se balade sans repère dans ta tête.

JULIE ROSE. - Vous êtes hors-jeu, ou alors vous jouez faux. « Une fois sur place, si je ne suis pas encore là, attends près du bateau », comme il a dit. Voilà la seule règle du jeu.

OMÉGA DREAM. - Quel bateau ?

JULIE ROSE. - Celui qui se trouve quelque part là, et dont le capitaine serait allemand.

OMÉGA DREAM. - Et dont le capitaine serait allemand ?

JULIE ROSE. - Et dont le capitaine serait allemand.

OMÉGA DREAM. - Voilà ! Tu dis une chose, la seconde d'après, ce n'est plus ça. N'est-ce pas toi qui m'as dit tout à l'heure que le capitaine était allemand ?

JULIE ROSE. - Il a dit : « Le capitaine serait allemand ! »

OMÉGA DREAM. - C'est dingue ! Ton histoire, de plus en plus bancale. Comment trouver un capitaine qui « serait allemand » dans un bateau qui n'a ni nom, ni couleur, rien ?

JULIE ROSE. - Qu'est-ce que nous avons fait pour trouver ? À part nous cacher ici et discuter pour rien dans le temps qui passe ? Qu'est-ce qu'on fait là ?

OMÉGA DREAM. - Appelle, demande plus de précisions.

JULIE ROSE. - Pas de téléphone.

OMÉGA DREAM. - Pas de téléphone ?

JULIE ROSE. - Il ne m'a pas donné de numéro, il a dit « c'est mieux comme ça ».

OMÉGA DREAM. - Comment tu l'as rencontré le bonhomme ?

JULIE ROSE. - Devant la boutique du Len-de-main ! Combien de fois faudra-t-il le répéter ?

OMÉGA DREAM. - Quelqu'un qui donne rendez-vous devant la boutique du Lendemain, c'est louche. Ton type n'est pas clair.

JULIE ROSE. - Pourquoi ?

OMÉGA DREAM. - Il n'y a pas de lendemain dans ce pays.