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Extraits de la préface de Rio de la Plata
roman qui n'est jamais paru
J'appartiens de la quatrième à la sixième génération d'immigrants espagnols et italiens dans l'Argentine orientale, et en Uruguay de sang indien.


Descendants d'immigrants nous avons gardé la facilité d'adaptation et le goût du déguisement et de l'aventure. Les voyages m'ont appris que peu de vêtements font le crédit de l'exilé. Exilé ? Ce mot est sorti tout seul de mon stylo, suivi d'un point d'interrogation. Si jamais je devais dire quoi que ce soit sur l'exil je me garderais bien d'écrire à la première personne. Mon père qui avait l'habitude de l'exil, le considérait comme une période de la vie où l'homme s'ouvre à la liberté. (Trop nostalgique, il décida un beau jour de laisser tomber sa carrière de peintre et de rentrer à Rio de la Plata faire la révolution contre Peron avec toute sa famille). (...)


Emerveillés par la culture les exilés politiques deviennent souvent peintres ou écrivains, c'est une façon de chanter leur pays que les milieux cultivés préfèrent aux façons des terroristes. Il y a deux exils, l'intérieur et l'extérieur. Le troisième c'est la mort. Il y a aussi deux ennemis à part la mort : l'intérieur et l'extérieur. Quand on parle d'ennemi intérieur on ne sait pas s'il s'agit du diable qui vous possède, d'un opposant politique ou d'un ver solitaire. L'ennemi extérieur est d'autant plus redoutable qu'on ne l'a jamais vu.


Copi. Paris, Août 1984


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