Ces deux pièces Comment cela est-il arrivé ? etNouvelles révélations sur le jeune hommene se suivent pas mais se font face, l'une étant comme le négatif de l'autre, redisposant et redistribuant autrement, sous des éclairages changés, les mêmes histoires et les même obsessions: fragments de ville hostile et visions d'une communauté disparue, perte de soi-même, multiplication des noms propres et métamorphose des désirs. D'un côté on a ainsi une trajectoire unique en accélération continue, un récit plein de soubresauts, détours, d'essoufflements, de voies sans issue et de flashs successifs (Comment cela est-il arrivé ?). De l'autre, c'est à l'inverse une sorte de veillée funèbre jouée à plusieurs dans des chambres d'échos emboîtées, avec bruit de fond, bougies et ombres immenses sur les murs (Nouvelles révélations sur le jeune homme): s'y fait rythmiquement le deuil de quelques idoles héroïques, par suite et superpositions de murmures, lamentations, fragments de récits, apostrophes et petits cris d'animaux. Un adieu à l'adolescence, peut-être, une traversée du temps.

Joris Lacoste