Au cœur de la cité Rabelais s’organise une grande fête pour dire adieu à la dernière tour de béton encore debout. "Détruire pour mieux reconstruire" tel est l’adage du conseil municipal qui compte réhabiliter le quartier en zone résidentielle. Mais ce soir les habitants se réapproprient joyeusement l’espace public sous la houlette de Marguerite une des habitantes de l’immeuble. Cette excentrique atteinte du syndrome d’accumulation compulsive ou syllogomanie a traversé toutes les métamorphoses d’une société qui est passée de la pénurie d’après guerre aux excès consuméristes des trente glorieuses, de l’épicerie de quartier aux zones commerciales et leurs hypermarchés. Cette artiste en marge d’une société qui la considère inutile et dérangée cache un parcours de vie atypique et nous entraîne dans une histoire mouvementée où, à l’instar des contes facétieux, l’imagination prend un sens politique dans toute sa puissance d’invention et de remise en question des normes dominantes.