Ascanio Celestini connaît un lot d’histoires magnifiques, saugrenues, révélatrices de la nature humaine. Pour ce spectacle où il est accompagné de trois musiciens, celles qu’il a récoltées ne datent pas d’hier ni d’avant-hier, elles sont d’aujourd’hui, d’un aujourd’hui qui feint d’oublier que les classes sociales existent, que les plus riches maintiennent les plus pauvres sous leur joug culturel et économique. Depuis deux ans, l’homme de théâtre italien dont on a apprécié La Pecora Nera la saison dernière, fréquente les call centers, où des travailleurs exploités ont pour seul outil un téléphone, qui pour entendre les plaintes d’un service qui fonctionne mal, qui pour renseigner sur tel ou tel produit, qui pour vendre des soutiens-gorge ou des assurances. On ne saura pas vraiment à quoi sert le call center où travaille le personnage que joue Ascanio Celestini, mais on comprendra qu’un appel doit durer tout au plus 2 minutes 40 secondes et qu’il rapporte 85 centimes d’euros. Combien en faut-il pour obtenir un salaire décent ? Bien plus qu’il n’est possible ! A côté des histoires du call center, Ascanio Celestini en raconte d’autres, de celles arrivées à des personnages plus vrais que nature, ou un peu moins. Ainsi, sa rencontre avec un Dieu devenu consommateur du monde qu’il a créé…