Écrit en 1971 - français
Présentation
Le point de départ des pièces de Jean-Claude Grumberg a toujours quelque chose de déconcertant dans sa banalité : des habitués de café qui discutent en buvant quelques verres ; la vie d'une famille petite-bourgeoise ; des parents qui s'émerveillent ou s'apitoient sur les capacités intellectuelles de l'aîné de leurs l'enfants. Que cet enfant soit débile et fils de roi (manière tout à fait expéditive, j'en conviens, de résumer Amorphe), que cette honnête famille soit plongée dans une guerre civile qui ne va pas tarder à prendre des allures de génocide, que des habitués fréquentent un café condamné dans une rue déjà livrée aux démolisseurs, au fond, tout cela ne change pas grand-chose : ils restent ce qu'ils étaient. Ce qui les caractérise, même, c'est leur évidente volonté de faire comme si de rien n'était : ils continuent à manger leur soupe, leurs conserves ou leurs lentilles (je ne connais pas de pièce de Grumberg où il n'y ait pas un repas). Mais leur histoire prend tout à coup des dimensions inquiétantes. En coulisse, la guerre continue, les pioches des démolisseurs progressent, l'assassin rôde toujours...
George Pérec (1971)
Nombre de personnages
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