Élie Pressmann excelle à faire surgir l'universelle enfance dans la découverte du monde des émotions amoureuses et déjà érotiques, la naïveté du regard, les incompréhensions des mots ambigus, la douleur de la séparation, l'émerveillement de la nature. Mais il parle aussi d'une vie singulière, déchirée, celle d'un petit garçon au coeur de l'exode, de la rafle du Vel d'Hiv et de la fuite vers le sud avec une tendresse qui nous la rend immédiatement proche. Nous éprouvons la peur, l'incompréhension, la douleur comme si nous étions aussi cet enfant en fuite. Sans doute est-ce sa virtuosité d'acteur qui nous la rend palpable dans l'écriture.