Écrit en 2008 - français
Présentation
Il s’agit là d’un parcours de scènes, d’installations et de moments musicaux, articulés dans une sorte de labyrinthe où sous la direction d’un guide les spectateurs sont amenés à venir à la rencontre de quelques figures emblématiques d’un monde en péril, des êtres vivants, des animaux, des éléments – comme l’eau – et au bout de la chaîne « le roi » de la création qui est aussi, incidemment, son bourreau potentiel… Si le guide se permet quelques explications zoologiques, il introduit aussi le mystère. On n’a pas affaire à un catalogue scientifique mais plutôt à une dérive dans ces zones frontières où s‘exprime à la fois notre parenté organique avec toutes les formes du vivant, et également notre lien spirituel fondamental. Comment la parole convoque ce foisonnement, s’y réfléchit, et comment enfin la perte d’une espèce est une amputation de notre être propre au-delà ou en-deçà du deuil qu’elle constitue pour l’écosystème. Ainsi par exemple l’hirondelle des fenêtres, en grave diminution ; la symbolique vient aussitôt : le printemps, le voyage (et avec le voyage : l’exil, le rêve ,voire le rêve artificiel…) sans parler des traversées innombrables que cet oiseau a commis dans la poésie et la chanson populaire… Au bout du compte émerge cette interrogation : est-il encore temps de restaurer ce pacte avec la « nature » qui fondait bien des sociétés dites primitives et dont attestent notamment les paroles des indiens d’Amérique du Nord.