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Memorial park

de Michel Mathieu

Écrit en 2008 - français

Présentation

Il s’agit là d’un par­cours de scènes, d’ins­tal­la­tions et de moments musi­caux, arti­cu­lés dans une sorte de laby­rin­the où sous la direc­tion d’un guide les spec­ta­teurs sont amenés à venir à la ren­contre de quel­ques figu­res emblé­ma­ti­ques d’un monde en péril, des êtres vivants, des ani­maux, des éléments – comme l’eau – et au bout de la chaîne « le roi » de la créa­tion qui est aussi, incidemment, son bour­reau poten­tiel… Si le guide se permet quel­ques expli­ca­tions zoo­lo­gi­ques, il intro­duit aussi le mys­tère. On n’a pas affaire à un cata­lo­gue scien­ti­fi­que mais plutôt à une dérive dans ces zones fron­tiè­res où s‘exprime à la fois notre parenté orga­ni­que avec toutes les formes du vivant, et également notre lien spi­ri­tuel fon­da­men­tal. Comment la parole convo­que ce foi­son­ne­ment, s’y réflé­chit, et com­ment enfin la perte d’une espèce est une ampu­ta­tion de notre être propre au-delà ou en-deçà du deuil qu’elle cons­ti­tue pour l’écosystème. Ainsi par exem­ple l’hiron­delle des fenê­tres, en grave dimi­nu­tion ; la sym­bo­li­que vient aus­si­tôt : le prin­temps, le voyage (et avec le voyage : l’exil, le rêve ,voire le rêve arti­fi­ciel…) sans parler des tra­ver­sées innom­bra­bles que cet oiseau a commis dans la poésie et la chan­son popu­laire… Au bout du compte émerge cette inter­ro­ga­tion : est-il encore temps de res­tau­rer ce pacte avec la « nature » qui fon­dait bien des socié­tés dites pri­mi­ti­ves et dont attes­tent notam­ment les paro­les des indiens d’Amérique du Nord.