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Oedipe

Flavien Bellec ( Mise en scène )


: Note d’intention

En confrontant le destin de l’OEdipe de Sophocle à celui de jeunes artistes d’aujourd’hui, six acteurs s’amusent à suivre les différentes étapes de la structure de la tragédie.


Et si OEdipe était le modèle de l’artiste ?


La création est découpée en six parties chapitrées où les comédiens mêlent leurs intimités avec le texte de Sophocle. Comme dans le parcours d’OEdipe qui traverse les épreuves en quête de vérité et de son origine, jusqu’à se crever les yeux en découvrant l’horrible fatalité, les acteurs constatent que le monde est malade, décident de s’engager, fédèrent des utopies, découvrent la vérité, se crèvent les yeux, et laissent en héritage, un plateau et des questions.


Les acteurs expérimentent au plateau le chemin de création de l’artiste, en prenant pour modèle le héros tragique grec: OEdipe.


Le texte de Sophocle et surtout le destin d’OEdipe sont utilisés comme un manuel d’artiste.
Comme un peintre devant sa toile, qui s’engage à peindre, en résistance face au monde dans lequel il vit. Par quels chemins passe-t-il ?


Notre travail de création a d’abord été d’identifier les principaux os du squelette d’OEdipe pour ensuite nous les approprier. Nous avons travaillés collectivement en apportant chacun en répétition nos bagages d’artistes, remplis d’objets, de textes, de musiques, d’anecdotes, de souvenirs, de secrets pour ensuite les mettre en dialogue avec les chapitres dramaturgiques mis en place, à savoir : la malédiction, l’engagement, l’utopie, l’illumination, le châtiment et l’héritage.


Se servir du texte de Sophocle et le faire nôtre. Rendre nécessaire l’acte théâtral dans une société en crise. Affirmer et hurler haut et fort que l’homme est tragique avec la joie et l’urgence du dire d’une bande d’amis, d’une bande d’acteurs, d’une jeunesse désireuse de se révolter à la manière d’OEdipe face à « l’inadmissible cruauté de l’humaine condition. » car le destin est commun à tous les hommes. Nous mourrons.


« D’aucun humain n’applaudissez le sort avant qu’il n’ait franchi les portes de la mort. »


Au fur et à mesure des répétitions, le désir et le plaisir de jouer avec nos propres conflits identitaires ont pris le dessus sur la fatalité de la tragédie de Sophocle et ont été de véritables moteurs de création. J’ai voulu mettre en lumière, une jeunesse qui se cherche, qui ne sait pas qui elle est vraiment, qui n’a pas d’identité propre, qui est étrangère à elle-même, qui subit ce monde d’images ou les repères s’effacent et les valeurs se troublent. Ensemble nous avons imaginé le monde comme un immense musée où les êtres humains sont des artistes et en même temps les spectateurs de cette exposition. Nous avons décidé de faire de ce poison identitaire, du théâtre, en nous emparant du costume d’un OEdipe malade, engagé, utopiste, illuminé, châtié et roi.


Confronter notre jeunesse à l’histoire d’OEdipe, mythe grec, héros tragique par excellence, emblème de la catharsis, pour tenter de redonner un souffle à nos idéaux heureux et croire encore, au moins le temps d’une représentation, qu’un autre monde est possible.

Flavien Bellec

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