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Le Sourire de la morte

+ d'infos sur le texte de André Ducharme
mise en scène Mariana Lézin

: Intentions

Jeanne, Professeur de lettre, est en quête de réponse : les conditions de la mort d’Emilie, sa soeur, sont incohérentes. Aujourd’hui elle a besoin de savoir.
L’écriture d’un livre n’est qu’un prétexte pour rencontrer Louis, le meurtrier, à la prison où il est incarcéré. Elle s’infligera les cruelles provocations de ce terrible manipulateur pour assouvir son besoin de « Vérité ».
D’autres apparaitront pourtant. Bien plus intimes…bien plus fortes… bien plus révélatrices ! De ces violentes joutes verbales, commencera alors un parcours initiatique à la source d’une culpabilité latente, de responsabilités inconscientes déviées… Découvrir la possible évidence d’autres vérités.
Entre ces deux-là, la morte, folle évanescence à la puissante présence et Sarto, l’avocat médiateur tendancieux. Tous finiront d’éclairer ces instants plombés, comme des ronces qui dénouent, délicatement, l’ambigüité férocement enfouie de ces êtres.


« Le Sourire de la Morte » est construit comme un thriller, c’est une enquête révélant les travers de l’humain en questionnement sur le système carcéral et la place de la différence dans notre société.
C’est une pièce sur les fracs de l’enfance, sur la culpabilité, sur la responsabilité, une pièce presque cinématographique qui nous plonge dans la complexité d’un présumé tueur en série.
Tous les personnages sont ambigus. Ils ont tous leur part de duplicité, ils ne sont ni bons ni mauvais, ils sont ; avec leurs travers, leur perversité et leurs faiblesses. Entre les lignes du « Sourire » on peut lire une dénonciation du mode de pensée social et de réflexion collective cloisonnée. Quand un individu ne rentre pas dans l’étroite grille de la norme d’intégration imposée, l’intolérance sociale le met en marge d’une manière ou d’une autre.
Louis et Emilie représentent deux monstres de rejet social, qu’ils l’aient choisi pour l’un ou subit pour l’autre. Ils sont différents, dérangeants. Plus qu’un mal-être névrotique, ils font le choix conscient ou inconscient d’aller contre ou d’aller ailleurs.
Mais c’est aussi une histoire d’amour, leçon d’acceptation de l’autre, entre deux incarnations de souffrance, de solitude, de différence et de complexité propre au genre humain.
L’incarcération est présente sous deux formes pas si éloignées l’une de l’autre. Mettre au rebus pour ne pas avoir à affronter ou à chercher à comprendre l’invisible, le décalé, le marginal.
A travers les interrogations de Jeanne, Ducharme questionne l’existence. Comment choisir sa vie ? Comment faire une force de ses traumatismes, être maître de ses peurs, prendre le pouvoir de décider ?
« Avoir à vivre… A faire cela, vivre, sans savoir le faire »
Le personnage de Louis nous amène aussi à réfléchir sur la condition carcérale, la peine de mort et la condamnation à perpétuité. Il dénonce l’empressement judiciaire « tout homme, avant d’être jugé coupable est présumé innocent » or ici, Louis est enfermé sans véritables preuves de crime.
« T’es-tu déjà interrogée sur une chose : y’a des gens de l’autre bord, de ton bord, qui, jour après jour depuis des années, réclament la peine de mort. À côté de quelqu’un qui ne savait même pas, 10 minutes avant, qu’il allait tuer, c’est qui, tu penses, le meurtre prémédité ? »
Même affaire avec le gars condamné deux fois à perpète. Comment ça marche, ça ? Quand il va mourir, on va le ressortir du trou pour qu’il recommence sa peine ? Tu trouves que c’est un bon système ? Si Dieu existe, faudrait pas qu’il attende trop longtemps avant de l’ouvrir. »
« Le Sourire » naîtra de recherches sur les représentations possibles de l’humain ou comment trouver sa vérité et choisir son chemin. Le but n’est pas de donner des réponses.
« Louis a-t-il tué Émilie ? Émilie a-t-elle décidé de sa mort ? Jeanne est-elle responsable ? Les convictions de Sarto font-elles de lui un bon avocat ? » Il s’agit plutôt de créer un effet miroir, d’ouvrir à la catharsis, à la remise en question.

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