Ni princes ni princesses dans cette création jeune public de Christian Rizzo. Mais des perceptions, des sensations et des images, puisées dans l’imaginaire du chorégraphe qui met en scène ce « conte abstrait ».

C’est à sa façon de surprendre et de se renouveler que se reconnaît un créateur. On avait, l’an passé, applaudi l’hommage rendu par Christian Rizzo au clubbing et au post-punk dans le syndrome ian, dernière pièce d’une trilogie consacrée à diverses formes de danse. On le retrouve cette fois avec une création destinée au public familial et, au-delà, à tous ceux qui n’ont jamais fermé la porte au pouvoir de l’imaginaire. Renouant avec une veine onirique, d’à côté offre un terrain de jeu créatif et stimulant. Le chorégraphe invente un espace de métamorphoses où se rencontrent tous les à-côtés d’un spectacle – lumières, son, costumes, images –, d’où son titre. L’interaction de ces différents éléments fait surgir des figures hybrides, qui composent un paysage mouvant où apparitions et disparitions se succèdent. Au son de la partition électronique de Pénélope Michel et Nicolas Devos, les corps de trois danseurs, « êtres indéfinis », entrent en dialogue avec ces fantasmagories visuelles et sonores. Dans ce lieu ouvert à tous les possibles, bienvenue à ce que vous croyez voir !

Isabelle Calabre