Comment représenter le passage de la vie à la mort ? Élise Chatauret s’empare de cette thématique taboue, pour nous offrir un hymne doux et tendre à la vie. Elle suit un protocole empirique qui nous propose un théâtre documenté, trouvant son origine dans le principe de l’enquête : elle entraîne son équipe artistique dans des lieux symboliquement associés à la mort pour y recueillir des paroles, consigner des histoires, collecter des sons, des images, des vidéos. Cette matière première est interrogée de manière sensible et mise à l’épreuve du plateau. Les entretiens réels y côtoient les récits fictifs et les reprises de scènes emblématiques du répertoire dramatique. On se nourrit des séquences muettes, où la répétition des gestes devient chorégraphie, et des visions picturales proposées par les toiles peintes. Un spectacle sous forme de fragments qui laisse la place à l’imaginaire et se pense comme une ode à la vie, un hommage à ce qui fait de nous des êtres désirants et fraternels.