1986. Quelque 90 villes et villages aux alentours de Pripyat sont évacués. L’échec d’une expérience nucléaire provoque un changement draconien dans la vie des habitants de la région. Ils quittent leurs maisons et n’y reviendront jamais.

Pétro & Nadia, tous deux à cette époque âgés de 60 ans, sont nés à Zvizdal et y ont toujours vécu. Le couple a refusé d’être évacué. Il a préféré rester dans son village, dans sa maison. Tout le monde est parti, tous les amis, toutes les connaissances. Seules leurs maisons pillées attestent encore de la vitalité d’antan. Lieux pétrifiés, envahis par la végétation et la nature qui a repris le dessus.

Entre 2011 et 2016, Berlin suit Pétro & Nadia afin de pouvoir brosser le portrait de leur évolution au fil des années. Comment supporter cet isolement infini ? Il y a la manque d’électricité, de l’eau courant et de chauffage, il y a les superstitions, la vodka, les marmonnements, les imprécations, les prières et les chants, les rages aux dents, les affres de l’âge, les 20 km de marche jusqu’au premier magasin, l’attente de quelqu’un venant du monde habité dont les récits ressemblent de plus en plus à des chimères.

Zvizdal est un portrait de la solitude, de la survie, de la pauvreté, de l’espoir et de l’amour entre deux personnes âgées de plus 80 ans, vivant au beau milieu de radiations incolores, inodores, mais omniprésentes.