Danseur et chorégraphe britannique d’origine bangladaise, Akram Khan hybride souvent dans ses créations la danse contemporaine et le kathak, danse traditionnelle du Nord de l’Inde à laquelle il a été formé dès l’âge de sept ans. C’est notamment cette inspiration particulière qui a permis à l’Akram Khan Company d’atteindre au fil des années une renommée internationale.

Commencé par un kathak, Xenos s’achève dans la désarticulation, jusqu’à la dislocation du corps. Initialement écrit pour évoquer le sort des soldats indiens enrôlés, au nom du régime colonial, dans les armées européennes pendant la première guerre mondiale, le spectacle a trouvé d’autres résonnances dans l’actualité. On peut penser à la condition des réfugiés qui traversent l’Europe cette dernière décennie, déracinés ; ou aux questions identitaires - sociales et individuelles - que soulèvent le Brexit. Dans tous les cas il s’agit de faire entendre à travers la danse ce qui est tu par les plus puissants.

Le corps du danseur apparaît alors comme un corps politique, instrument de révélation des peurs collective et intime de l’autre, de l’étranger.

Spectacle capté à La Villette le 14 décembre 2019