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Wijckaert, une bombe

mise en scène Martine Wijckaert

: Présentation

Boum. Reprendre Wijckaert, une bombe en ces temps agités peut sembler indélicat, certes, mais ici, il n’est pas question de violence gratuite et vide de sens mais bien de faire exploser des bombes de mots, une détonation poétique jouissive à souhait !


Wijckaert, une bombe se déroule sur la scène de la Balsamine, retournée à ses origines, un squat pour public laissé en déshérence ; on peut désormais s’y abriter de la pluie et venir y manger sa tartine. Toutefois, le lieu demeure également occupé par les actrices Yvette, Véronique et Héloïse : encore revêtues des oripeaux du dernier opus qu’elles y ont joué, elles découpent l’Amphi à la tronçonneuse en vue de le vendre au poids, cependant que dans un coin, la gueule littéralement dans le mur, Thomas tapote inlassablement sur un clavier de fortune tout en annotant ce qui semble être une partition. Livrées à elles-mêmes — on est sans nouvelle aucune de Wijckaert — Yvette, Véronique et Héloïse polémiquent et s’étripent dans l’Amphi devenu Vaisseau-Fantôme, déserté qu’il est de tout son cadre technico-administrativo-artistique. Quand soudain surgit du dehors un notaire lourdement chargé ; il est l’exécuteur testamentaire de Wijckaert.


« J’ai écrit ce texte en 2015, il a été joué à la Balsa en septembre de la même année. Depuis, quelques barbares incultes et auto-proclamés ont semé la terreur à Paris, ensuite à Bruxelles. L’obscurantisme aveugle a ceci de particulier qu’il parvient, si l’on n’y prend pas garde, à pervertir la métaphore artistique et à placer le langage-même dans une geôle qui en déforme le sens. Tout ceci n’a eu de cesse que de me hanter et d’interroger mon œil d’artiste, jusqu’à arriver à l’évidence qu’il fallait m’en ouvrir dans ces quelques lignes. Que l’on sache donc que, loin de tout opportunisme surfant sur la vague de la provocation facile, Wijckaert, une bombe est clairement un Interlude où l’auteur et ses créatures, concrètement en vacance de fonction entre deux opus, se rencontrent autour de certains thèmes qui fâchent et selon une liberté qui est celle, précisément, de l’interlude. Ici, la relation pour le moins houleuse entre l’artiste et l’institution (et partant les modes opérationnels du pouvoir) devient rapidement et littéralement explosive. Écrit et joué bien en amont des événements, ce spectacle demeure ce qu’il se doit d’être, incorrect et métaphysique. »

Martine Wijckaert

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