C'est une pièce en fragments. Des monologues, des dialogues, des paroles croisées qui se succèdent ou se superposent, qui s'accumulent. Des circonvolutions de paroles autour des événements.

Des morceaux de temps découpés dans la chronologie d'une histoire incertaine mélangée à de la pensée.
Différents degrés de réalité entre lesquels les personnages se perdent.

Des personnages singulièrement pathétiques dans leurs efforts pour être, dans leur tentative de parler.

Des paroles pour dire l'amour, la peur, le désir, la souffrance. Pour échapper au néant.

Il y a des zones d'ombre. Tout n'est pas dit, tout n'est pas visible.

Et il y a aussi des moments où il ne se passe rien. Du temps qui passe, du temps qui piétine, des fragments qui en interrogent d'autres.

Apparemment l'histoire est inventée par l'un des personnages, Hélène, comme si elle tentait de comprendre et peut-être d'agir sur sa propre histoire, celle qui apparaît par transparence derrière l'autre.

Une façon de sortir de la torpeur de l'état amoureux pour reprendre possession de soi, de se soustraire à la marche ordinaire du temps pour se mettre à la recherche du temps perdu.

C'est une comédie à propos de l'amour.
Une comédie sur la gravité des sentiments. La gravité de la chute de celui - ou de celle - qui tombe - ou ne tombe pas - amoureux.

Sophie Renauld