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: Note d'intention

Je vais donc plonger avec Ferdinand Bardamu, figure tragi-comique, dans ce début de 20e siècle. Avec lui je vais parcourir les horreurs de la guerre de 14, cette absurde et immonde boucherie, inventée par « la sale âme héroïque des hommes », et qui inscrira en lui – et à jamais – une méfiance féroce, une haine tenace vis-à-vis de l’humanité, et plus particulièrement des hommes, et la naissance d’un puissant pessimisme. Nous voguerons avec lui vers les colonies, vers d’autres voyages, vers d’autres absurdités humaines…


Avec toujours, évidement, nécessairement, l’humour, comme seule échappatoire à cette bêtise atroce des hommes. Et, à chaque fois, pour finir, la fuite. D’abord l’enthousiasme de l’arrivée, puis la déception et le départ. « Courage, Ferdinand, que je me répétais à moi-même, pour me soutenir, tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur à eux tous, à tous ces salauds-là autant qu’ils sont et qui doit être au bout de la nuit. C’est pour ça qu’ils n’y vont pas eux au bout de la nuit ! »


À la fin de sa vie, quand on demandait à Céline, ce qu’il retenait des hommes, il répondait : « Mon Dieu, qu’ils étaient lourds ! Mais lourds ! » Je tâcherai de ne jamais oublier cette phrase, et de viser juste, le plus léger possible, pour pouvoir jouer avec les fantômes. Et de toujours trouver en moi suffisamment de musique pour faire danser la vie !

Rodolphe Dana

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