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Vous reprendrez bien un peu de liberté… Ou comment ne pas pleurer ?

mise en scène Jean-Louis Hourdin

: Note d’intention

1725
Entre 1716 et 1720 un banquier écossais, John Law, invente un système qui porte son nom. Il entreprend un projet aussi audacieux que visionnaire, lancer une souscription pour créer une banque centrale qui ferait circuler du papier monnaie.
Tout d’abord le succès est considérable, mais le système s’emballe rapidement jusqu’à l’inévitable faillite.
Elle ruine rentiers, propriétaires de capitaux, bourgeois qui ont vendu terres et maisons pour participer à la fortune promise.
Marivaux, qui a lui-même investi une grande partie de ses biens dans l’affaire, est partiellement ruiné par la banqueroute.
Cependant la spéculation a aussi enrichi considérablement les plus habiles, nobles et laquais, bien placés pour connaître les nouvelles et pratiquer l’agiotage qui a sévit pendant plus de deux ans.
C’est dans ce contexte que Marivaux écrit l’Ile des esclaves.
C’est une fable décrivant un joyeux affrontement d’une lutte de classes primitive.
Des variations sur le théâtre et la vie, le vrai et le faux, la fiction et la réalité.
Une pièce rapide sur la joie et la douleur, l’humain et le drame.
Et si le théâtre était la vraie vie ?
Et si la vie était un mauvais théâtre ?
Et si le temps de la représentation était le temps de changer de rôle et d’apprendre, de revisiter ce qui semble naturel et qui ne l’est pas, de vouloir échanger quelque chose et de ne pas pouvoir, et d’être en colère de ce constat. De vouloir y remédier.
Une fête de la pensée pour ouvrir nos intelligences.


Marivaux c’était hier, et cela serait la première partie du spectacle. En seconde partie une tentative de quitter le théâtre du classique pour essayer d’inventer aujourd’hui un théâtre de documents à partir du livre de Naomi Klein, La stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre (Leméac / Actes Sud, 2008) Ce livre est l’illustration terrible de la doctrine de Milton Friedman, créateur de l’école de Chicago dans les années 1950 et qui prônait un ultralibéralisme sauvage, qui finirait par s’équilibrer à partir de privatisations, de déréglementation et de réduction drastique des services gouvernementaux : santé, écoles, retraites, etc.
Le théâtre se doit de passer à travers les larmes et la réflexion. On ne peut plus laisser certains hommes piétiner l’homme.
Un spectacle carnavalesque terrible sur le monde d’aujourd’hui à travers les exemples de ce qu’ont vécu, économiquement, les peuples de la terre depuis une cinquantaine d’années.
Chansons, poèmes, pensées, musique et sketches dans la tradition de l’agitation poétique.
Un spectacle joyeux et grotesque sur l’état du monde.
Il s’agira d’abattre le quatrième mur, d’enlever le solennel, d’interpeller le public, aller dans la salle, faire des blagues lourdes de sens.
Faire du cirque et le cirque. Oser des choses sur le fil. Prendre le public dans ses bras, lui poser des questions, attendre ses réponses.
Nous foncerons généreux dans une tentative d’appréhender le monde, de se l’expliquer, de le comprendre, de prendre des décisions, ensemble.
Dans le temps de la représentation, changer ce monde, supprimer le système financier international, dénoncer l’injustice. Nous inventerons la justice, fraternels, joyeux pour tuer le malheur définitivement.
Une soirée pour essayer de comprendre et d’éviter qu’hier et aujourd’hui deviennent demain.

Jean-Louis Hourdin

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