Découvrir un texte issu d’une commande est un moment particulier : Le plaisir de la découverte mêlé de l’inquiétude de la lecture.

Et pourtant dès les premières lignes j’ai su que ce texte serait fort. L’écriture d’Emmanuel est toujours aussi économe en mots et forte en images. Il me faudra donc restituer cet univers de fiction avec une vraie « folie » dans les costumes, les éléments scéniques…

Comme les ruraux de la pièce il faudra inventer avec des bouts de « rien » ! Peut-être se retrouvera-t-on avec un amas d’objets hétéroclites au plateau et on en fera un « décor »

Jour de fête et l’univers de Tati me viennent aussi à l’esprit, un absurde décalé qui nous renvoie à nos vies et à l’absurde de notre futur.

Des photos, celle d’Emmanuel Darley dont l’oeil photographique est impitoyable, des images en mouvement, de l’intérieur ou de l’extérieur d’un train, des images d’Epinal… tout un univers visuel nous plongeant dans ce futur …si proche

Des personnages comme des silhouettes, parfois marionnettes dans cette société, parfois rebelles et pleins de chair mais toujours joués avec distance et humour. Les codes de jeu devront être très clairs et définis selon l’appartenance aux ruraux ou aux zurbains.

Les costumes structurant ces entités, ces personnages nous ressemblant mais aussi ces personnages terrifiant par leur « non sens »

Peut être impliquer le spectateur dans un choix de regard : rural ou urbain, lui donner à voir le spectacle au travers d’un filtre correspondant à son appartenance ou à son choix.

Les sons bien sur, selon les univers, agressifs ou enveloppant, faire composer un environnement sonore, une « musique des villes et des champs ». Voici quelques envies en ce début de travail, sur la construction de cette folle aventure que sera ce spectacle.

Yves Chenevoy