L‘action a lieu dans un grand espace vide traversé de bribes de musiques.
 Les acteurs se succèdent, ainsi que les tableaux. En quête d’une vérité insaisissable, pris dans une machine en forme d’alphabet, de lettres, de mots, ils échangent, questionnent, témoignent, et rêvent leur temps…
Pourquoi sommes-nous ici ? Où l’univers se termine-t-il ? Quel est le sens de tout ça ?
 Contre quoi faut-il encore se rebeller ? Ou, faut-il encore se rebeller ?
 Des questions, jetées à la mer ou saisies au vol, entre espoir et amertume, désinvolture et engagement, fiction et réalité.

Avec ce texte nous tentons de saisir le trouble de l’arrivée au Monde, pas celle de notre naissance, mais plutôt l’arrivée à l’orée de l’âge adulte, lorsque notre innocence est mise à mal, et que notre incompréhension nous laisse silencieux ou révoltés.
 Avec ce texte nous questionnons nos rêves, nos doutes, nos vies, notre génération.

Si le texte de Don Duyns constitue la trame du spectacle, nous avons le désir de nous en emparer très viscéralement, le réinventer pour en entendre les fondements, de le faire nôtre. Ainsi le spectacle naîtra aussi des improvisations des acteurs.

Partir de nous. Raconter notre monde, notre part infime du monde. Celle qui nous revient.

---

Les tours sont tombées un jeudi je crois je venais d’arriver au collège

les tours sont tombées on nous a dit l’année suivante


une minute de silence

ils ont dit pour les innocents une minute


silence


un pion jeune m’a dit 
tu crois que les gens qui meurent tous les jours en Afrique et ailleurs ne méritent pas eux aussi une minute

silence.

Bertrand Cauchois