La danse et la cinématique sont intimement liées par l’amour du mouvement. Réunies, elles incarnent l’extase des corps qui bougent, portés par la technologie électrique. Des corps fractionnés, diffractés, métaphore d’une révélation, qui, à la manière d’un bain photographique, est sur le point de faire apparaître leur vérité anatomique. Versus, mot qui renvoie toujours à l’autre dans son aspect opposé, répercute ces deux corps tramés de lumières, comme deux lames énigmatiques, ou deux versants d’un même personnage. Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours ont-ils imaginé un solo pour deux danseurs ou un duo pour un homme et son double ? Percevons-nous une fulgurance abstraite ou les états modifiés de notre conscience ? Les sources lumineuses de l’artiste visuel Étienne Rey nous offrent de merveilleux mirages, où les reflets se dissolvent et les corps deviennent évanescents. Enveloppés par une création musicale originale signée Damien Skoracki où l’électro côtoie les envolées baroques du ténor Edouard Hazebrouck, Versus porte un regard singulier sur la plastique du mouvement.

Agnès Izrine