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Vénus


: Note d’intention

C’est une histoire vraie. On en a fait une pièce de théâtre. Le destin d’une femme africaine au début du XIXème siècle, pendant la colonisation, exilée en Europe et montrée comme une bête de foire. On l’appelait “La Vénus hottentote” et on se pressait pour voir son postérieur proéminent et son sexe protubérant. Entre 1810 et 1816, à Londres puis à Paris, elle fut déshabillée, exhibée, détaillée, caricaturée, puis disséquée et conservée dans du formol en pièces détachées. Elle s’appelait Saartjie Baartman. Née en Afrique du Sud, elle était partie pour l’Europe leurrée par des promesses de célébrité, de richesse, d’amour. On estime qu’elle avait 26 ans au moment de sa mort. La pièce de théâtre Vénus lui restitue sa voix et son histoire, son humanité et ses espoirs. Mais c’est sur le tempo du music-hall, dans l’ambiance surchauffée d’une baraque foraine et à la folle cadence d’un train fantôme que se déroule cette brève et tragique existence. On avait pu découvrir l’auteure Afro-Américaine Suzan-Lori Parks à l’Athénée en 2007 avec Topdog/Underdog, une pièce récompensée par le prix Pulitzer. On retrouve ici son phrasé et son swing, une langue et une pensée où alternent l’agilité et la douceur, et où les envolées lyriques sont cueillies par le punch d’une série d’uppercuts.


« Cadavres déterrés, accents jazz et couleurs vives scandent l’histoire d’amour impossible de notre héroïne. La morte-vivante Vénus, embarquée dans une odyssée fantastique, voyage de l’Afrique du Sud à l’Europe, du monde forain à l’Académie des Sciences, de la tragédie au music-hall pour montrer ses fesses.
Plongée dans un univers nocturne peuplé de créatures étranges, l’épopée obscène et funeste de son conte de fées se suit à bord d’un train fantôme.
Vénus, déesse callipyge de l’amour ; Vénus, sexe du système solaire ; Vénus, symbole de l’exil pour des lendemains qui chantent.
Prisonnier du temps, son spectre en quête de sépulture hante le théâtre et défie le regard du spectateur. Ironie de l’Histoire corrodée par le temps : celle qui n’était pour ses contemporains qu’un monstre nous éblouit aujourd'hui par son humanité. »

Cristèle Alves Meira, metteure en scène

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