En 2oo7, dans le cadre des « Talents Cannes » de l’Adami, Julie Brochen propose à dix jeunes acteurs d’explorer avec elle l’écriture de Jean-Luc Lagarce.
Ce projet s’articule autour de deux textes : Derniers remords avant l’oubli et Juste la fin du monde.
Comme des variations musicales autour de thèmes communs, la connaissance de soi et la perception des autres, les textes se font écho. Dans un dispositif scénique bifrontal, une longue table, avec à chaque extrémité un piano et une voiture, des personnages se rencontrent ou se retrouvent. C’est vrai qu’ils ont parcouru un long chemin, et ils sont venus pour le dire, pour tout dire. Les conflits intérieurs s’étalent au grand jour, se heurtent à la sphère des conflits familiaux et sociaux. Les mots jaillissent, s’entrechoquent, se confondent, se corrigent, à mesure que les pensées se construisent et se croisent. Chacun vit dans un présent qui n’est souvent pas au diapason des autres, et tente d’exprimer la perception qu’il en a. Cette obsession de se faire entendre, qui les rend sourds, fait d’eux des personnages de tragi-comédie moderne. Le verbe est jouissif et drôle. Les sentiments contenus explosent dans la musique du texte et dans les chansons qui le prolongent. L’humour est féroce, et la férocité ouvre les portes de la comédie.