theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Va jusqu'où tu pourras »

Va jusqu'où tu pourras

mise en scène Joëlle Cattino

: Projet trans-européen

Va jusqu’où tu pourras est né d’un désir commun. Joëlle Cattino et moi-même avions envie depuis longtemps de parler des femmes de ce siècle, porter un éclairage direct, écrire une fable sur des femmes déracinées qui ne trouvent une terre nulle part. L’idée du voyage était là. Voyage géographique mais aussi mental car c’était, pour nous, l’occasion de faire un bilan de l’état du monde. Comme le monde est vaste et compliqué, notre histoire aurait tout d’une épopée. Un voyage donc, un voyage en Méditerranée. La Méditerranée comme un moyen de transport, zone de passage millénaire, zone de trafic d’espoirs, de richesses et d’avenir. Très vite s’est imposée l’idée d’inscrire le voyage dans l’écriture. Prendre langue avec d’autres écritures. Des hommes, des femmes, du sud, du nord.
Il fallait être amoureux pour ce projet un peu dingue. Amoureux des écritures des autres. Un voyage, une épopée…Une épopée, c’est une trilogie. Il fallait être trois. Forcément. Trois auteurs, trois pays. La Turquie, la France et la Belgique. Trois étapes de voyages pour des femmes en quête d’espoir. Trois étapes qui dessinent un trajet. Le trajet des migrantes d’aujourd’hui. De la Méditerranée jusqu’à la Mer du Nord. Du Proche-Orient jusqu’en Belgique.
Alors Sedef Ecer, oui comme une évidence. Une sœur d’écriture. Équilibriste entre l’Asie et l’Europe. Sedef la Turque commencerait la traversée. On parle, on établit des contraintes, on se donne des rendez-vous. Et c’est parti ! Des rives de la Turquie jusqu’à l’arrivée dans le port de Marseille, l’aventure a déjà de la gueule. Il y aura des femmes qui fuient des pays où les hommes veulent faire régner des lois qui ne sont pas des lois d’hommes. Il y aura des containers. Il y aura de l’aventure, du suspens, des rebondissements. Il y a la rocaille du sud-est de la Turquie et le béton mal fini de Marseille.
Et après ? Après ? Il y a dans cette Europe du Nord, un sacré funambule, un homme de mots qui font des chocs, des chaos, des embardées. Une écriture que j’admire depuis des années. Stan le Belge, Stan le jongleur. Stanislas Cotton, rencontré un février de Belgique enneigée avec l’impression, en marchant dans la neige wallonne, de découvrir un frangin d’écriture. On parle, on établit des contraintes, on se donne des rendez-vous. Le projet lui plait, il fonce, il est comme ça Stan. Nous voilà tous les trois dans le même compartiment, à regarder le même paysage, à sentir les mêmes parfums. Il y a toutes les épices de Schaerbeek, le quartier turc de Bruxelles. Il y a la jetée d’Ostende et ses grands airs du large. Il y a l’odeur du gasoil des camions en attente de ferry. Il y a…il y a aussi les parfums de la Mer Noire et les longues traversées de nuit à travers l’Europe.
Il y a aussi le plaisir, le plaisir d’avoir fait, construit, pensé ce voyage à plusieurs.
Merci mes amis !

Michel Bellier

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.