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Une petite sirène

+ d'infos sur le texte de Catherine Anne
mise en scène Catherine Anne

: Présentation

Quelques mots de la pièce


L’histoire de la petite sirène ( écrite par Andersen, il y plus de cent ans ) tous croient la connaître.
Cette jeune sirène rêve de découvrir la Terre et le monde des humains, elle devient amoureuse d’un prince, qu’elle a sauvé de la noyade un jour de tempête. Pour rejoindre le prince, et dans l’espoir d’en être aimée, elle demande à la sorcière des mers de quoi transformer sa queue de sirène en jambes.
La sorcière donne la recette des jambes, mais elle prend la voix de la petite sirène en échange, et les jambes magiques, ces jambes si belles et si gracieuses, sont atrocement douloureuses.
La jeune sirène est recueillie par le prince, il aime sa présence, tant et tant que l’on peut espérer (avec la petite sirène !) que le conte finira bien. Elle est désespérément muette, alors elle danse pour séduire le prince, elle danse malgré la souffrance. Mais le prince n’est pas suffisamment séduit, puisqu’il épousera une princesse. La princesse qui l’avait trouvé sur le rivage, là où la petite sirène l’avait déposé, après
l’avoir sauvé de la tempête. La petite sirène pourrait disparaître dans l’écume, mais ses soeurs obtiennent de la sorcière une ultime possibilité de survivre : un couteau avec lequel la petite sirène doit tuer le prince et sa jeune épousée. La petite sirène ne peut se résoudre à ce double meurtre, mais elle ne disparaît pas. Sauvée par sa bonté, elle se transforme en fille de l’air…


On se rend compte, à la simple lecture de ce résumé, de la cruauté et de la sorte de mise en abîme que contient le conte. Sur l’élan amoureux, sur le désir et la capacité de métamorphose, sur l’impasse dans lequel on tombe si l’on renonce à être ce que l’on est pour être aimé, sur la douleur d’aimer sans être aimé…
C’est sans doute ce premier aspect du conte qui m’a attirée, et depuis longtemps. Mais en me lançant dans l’écriture d’un texte de théâtre, inspiré par cette histoire, et accessible aux enfants, j’ai vu aussi tous les aspects merveilleux et ludiques de cette histoire.


Dans la pièce que je viens d’écrire, le merveilleux des fonds sous-marins surgit dans les mots de la grand-mère de Petite sirène.
Quant à la force et à la violence des relations entre parents et enfants, elles font des remous, plus ou moins fous, plus ou moins drôles. Sur terre, dans la famille royale, ou sous la surface de la mer.
Petite sirène est une jeune fille de quinze ans, qui rêve de découvrir de monde et d’échapper au calme abyssal du Palais de son père. Le prince de Terrebrune est un jeune héritier, fils unique, qui rêve de fêter ses seize ans sur un bateau, au large, loin du château parental. La fatalité veut qu’ils se rencontrent.
Les mondes sont dangereux, les deux. Sur Terrebrune, la guerre menace, seul le mariage du prince avec la princesse d’Ocreterre peut asseoir une paix durable. Au fond de l’océan, la sorcière tend ses pièges. Et le roi des mers, furieux et anxieux, lorsque sa fille est montée « frôler l’espèce humaine », le roi passe sa colère dans une tempête si violente, qu’elle ravage les maisons et les bateaux.
Les situations qui se succèdent passent par des moments cocasses et incongrus, d’où une drôlerie évidente de certains moments, comme ceux durant lesquels la sorcière des mers se bagarre avec la voix de Petite sirène. Voix arrachée, mais que la Sorcière ne réussit pas à maîtriser. La voix continue de chanter ce que pense ou ressent Petite sirène, là-haut sur Terrebrune ! Or, la sorcière a pris cette voix pour séduire le Roi des mers ! Eh oui ! il y a aussi des histoires d’amour amères sous la mer !
L’idée d’imaginer ce que la sorcière peut bien vouloir faire de cette voix qu’elle prend, m’a donné un ressort précieux pour la version théâtrale du conte.
En effet, grâce à la voix de Petite sirène, nous entendons ce que pense ou ressent Petite sirène devenue muette. Cette voix, toujours chantée, si mélodieuse, étonne et détonne dans la gorge de la sorcière.
Quant à la fin, si elle n’est pas rose sucré, elle n’est pas non plus tragique ou fermée. Car notre petite sirène de quinze ans n’a pas fini ses métamorphoses…




Quelques mots de mise en scène


Nous voici sur un plateau de théâtre, et nous devons plonger, faire apparaître les personnages du fond de la mer !


C’est évidemment le défi de mise en scène de cette pièce !


Le premier travail est avec les acteurs, qui vont vivre des métamorphoses, des changements de personnages, et passer d’un monde à l’autre. Certaines scènes sont sous-marines, d’autres se déroulent sur la terre, et certaines se passent sur un bateau. Ce sont les mouvements des corps, les voix, les façons de se toucher ou de s’approcher qui changent radicalement, d’un monde à l’autre.


Avec les moyens simples du théâtre, nous cherchons le juste accord entre le jeu des acteurs, le monde sonore dans lequel ils évoluent, la lumière. Sur terre, sous la surface de l’océan : deux univers distincts, deux façons de bouger, de respirer, de lancer les mots.


Il y a bien sûr les costumes, les queues des personnages du fond de l’eau, les costumes royaux des personnages de Terrebrune, et les propositions de Karin Serres, précises et inventives, offrent de vrais tremplins au rêve. Il y a aussi le jeu des comédiennes et du comédien, un jeu très particulier physiquement, qui fait ressentir, par le seul mouvement des corps, que nous quittons le fond de l’eau pour aller sur Terrebrune, que nous quittons la terre ferme pour nous embarquer sur un navire, que nous plongeons vers les grands fonds…


Du point de vue du son, un traitement très séparé des différents mondes sera précieux pour aider aux voyages et aux passages, et je me réjouis de la présence dans l’équipe artistique de Madame Miniature, que j’ai rencontrée sur la mise en scène de « Agnès » en 1995.


La compositrice Fabienne Pralon a écrit de très belles mélodies, sur les paroles que « la sorcière chante avec la voix de Petite sirène », et la finesse musicale se mélange avec un aspect presque clownesque de ces scènes de la Sorcière des mers, quand elle n’arrive pas à « dompter » la voix arrachée à Petite sirène. Le traitement de l’espace, quand à lui, sera très ouvert. Un plateau clair, deux hauteurs de sols, quelques pans verticaux translucides : un espace relativement abstrait, sur lequel les personnages pourront être très mobiles. La scène c’est le monde, comme on sait. Sur cette scène donc, entièrement offerte, tous les mondes se succèderont, grâce au jeu, à l’univers sonore et à l’univers lumineux. Car la lumière, signée par Stéphanie Daniel, est aussi très importante pour nous entraîner vers des abysses imaginaires, dans «l’ obscure clarté » de ce monde sous-marin ; et ensuite nous projeter sur la terre dure du royaume de Terrebrune !


Catherine Anne

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