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Une Laborieuse entreprise

+ d'infos sur le texte de Hanokh Levin traduit par Laurence Sendrowicz
mise en scène Myriam Azencot

: Du quotidien a l’essentiel

Des acteurs maquillés ? Bizarre... Des corps dessinés ? Étrange... Où sommes-nous ? À Guignol ? Au cirque ?
Devant un spectacle « jeune public » où tout ce qui n’est pas la stricte imitation de la réalité est non seulement accepté mais recommandé ? Nous sommes simplement au théâtre.
Un théâtre d’acteurs. Un théâtre où le principal souci n’est pas l’imitation de la réalité mais la « mise en forme » de cette réalité. La forme étant ce qui donne sens. Encore faut-il pouvoir la décrypter, cette forme. Le travail du metteur en scène sera précisément de la donner à voir. De la rendre visible. Lisibilité, le maître mot ! Lisibilité des états, des sentiments, des situations, de la parole de l’auteur. Pour cela, un instrument privilégié : le corps de l’acteur et sa capacité à poétiser ce corps. Au théâtre, tout est métaphore, transposition, car il s’agit de passer du quotidien à la légende, de l’anecdotique à l’essentiel. Le « naturel » n’a pas sa place au théâtre, en tout cas, dans mon théâtre.
L’acteur n’échappe pas à cette règle. Et le travail de répétitions va consister à parcourir le long (jamais assez long !) et diffi cile chemin au cours duquel, nourri par le texte et les indications du metteur en scène, sa voix, sa respiration, son rire, sa démarche, son visage, en un mot son corps, vont devenir le corps de ce qu’on a l’habitude d’appeler « le personnage » et que je préfère appeler « l’autre ».
Le travail du metteur en scène est d’aider à cette gestation, mais aussi d’aider à l’exploration puis à la sélection de toutes les pistes ouvertes par le comédien pour ne choisir en défi nitive que celle qui arrive à la vérité de l’auteur...
à « une » vérité de l’auteur... Et c’est là l’essentiel. Choisir une ligne de force et la suivre jusqu’à l’évidence. La nôtre fut cette « guerre domestique » faite d’amour-haine, d’attirance-répulsion, douloureux ballet qui s’inscrit si bien dans ces corps qu’il va falloir métaphoriser.
Le metteur en scène comme accoucheur du « corps poétique » dont parle Jacques Lecoq, signe vivant chargé d’écrire dans l’espace la parole de l’auteur.
Car même si on a souvent tendance à l’oublier, « Au théâtre, la plastique est au service du drame intérieur », Charles Dullin.

Myriam Azencot

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