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Une Laborieuse entreprise

+ d'infos sur le texte de Hanokh Levin traduit par Laurence Sendrowicz
mise en scène Myriam Azencot

: Présentation

C’est l’histoire d’un couple : Léviva et Yona Popokh…
Trente années à s’user l’un l’autre, à se mal aimer…
Trente années de vie commune, d’habitudes, de petites vexations, de petites joies, de non-événements, d’amour aussi probablement, de bonheurs à bon marché ; comme ces vacances rituelles en camping où l’on croit vivre autrement parce qu’on dort autrement.
Elle, la chaleur l’empêche de dormir. Alors elle décide de dormir à l’extérieur pour trouver l’illusoire fraîcheur et le repos que la « chambre » conjugale lui refuse.
Lui, il a bu…
Peut-être pour supporter la chaleur…
Plus sûrement pour chasser la hantise de vieillir sans avoir rien fait de sa vie.
Et bien sûr, ces deux petites planètes, isolées dans la moiteur nocturne d’un camping aussi minable qu’improbable, vont entrer en collision. La nuit sera blanche : on s’insulte, on se déchire, on s’éloigne… pour mieux se rapprocher et faire à nouveau bloc devant l’étranger, le pitoyable voisin Gounkel venu lui aussi chercher chaleur humaine et consolation auprès de ce couple « ami ».


Sous l’apparente banalité de la situation et la drôlerie acide et crue des propos, Hanokh Levin brosse le tableau chaotique et dérisoire de l’humaine condition : coincée entre le quotidien inévitable et le mythique rêvé, entre le désir d’action et l’incapacité (l’impossibilité? la peur?) d’agir, elle subit, se rebelle, titube, se relève, mais avance, cahin-caha, vers la fin commune, ne gardant le plus souvent au bout du chemin que le goût amer de l’occasion manquée.


C’est ainsi que, magnifiée par l’humour féroce de l’auteur et une lucidité qui n’empêche pas la tendresse, cette banale scène de ménage se révèle exemplaire à plus d’un titre : tout d’abord comme métaphore des profonds clivages qui traversent la société israélienne, mais aussi et surtout comme « tranche de vie » de ces petites gens dont Hanokh Levin s’est souvent plu à dépeindre la quête quotidienne de bonheur. L’œuvre devient ainsi le miroir où chacun de nous peut apprendre à reconnaître et à aimer la part de rêve, d’aveuglement, de courage et de lâcheté qui est en lui. Sa part d’humanité, en quelque sorte…

Myriam Azencot

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