: Note d'intention
Je suis attaché depuis plusieurs années à décliner certains
de mes spectacles avec un même principe de base et
quelques questions récurrentes, c’est ce que j’ai fait avec
Dans ma maison par exemple. Cinq épisodes existent à ce
jour.
J’ai besoin de changer de point de vue, d’axe géographique,
de revenir sur les questions, d’entendre d’autres voix.
Prolonger un chemin en inventant d’autres routes donne une
perspective différente à l’ensemble. On peut aussi choisir sa
porte d’entrée, mais la compréhension, même relative, ne
peut se faire que par un déplacement, une vision circulaire
des propositions.
Le spectacle révèle vraiment un coin de son essence
lorsque les différentes étapes sont réalisées. Comme une
vie faite de tous ces bouts auxquels on essaie de donner de
la cohérence mais dont le lien véritable n’appartient qu’à
quelque chose d’informulable, un espace secret où les
logiques sont d’une autre planète avec d’autres lumières.
L’intime, le rien des jours, le pas grand chose des vies,
emmenés sur d’autres lignes et véhiculés par une poésie
libre, sont encore les points de départ de l’écriture théâtrale
proposée.
Je voudrais cette aventure aussi ouverte que la précédente,
avec tous ces passages de frontières, ces déplacements
d’endroits de travail et de ressentis.
De la même manière que « Moscou translation » s’est
construite en Russie et en Allemagne avant de se finaliser
au Channel, scène nationale de Calais, j’aimerais que la
nouvelle proposition trouve ses premiers fragments hors de
nos frontières, que ses suites s’inventent en voyage et
alimentent ensuite le flux sur les rails imaginaires du 232U,
notre lieu de créations artistiques installé dans des anciens
hangars de réparation de locomotives à Aulnoye-Aymeries.
Nous prendrons le temps d’inventer ces temps.
Il est plus simple de rester sur les routes connues, l’itinéraire
n’est pas à faire, les étapes sont tranquilles et identifiées,
mais, à l’image de ces rails disparus du 232U où nous
sommes installés, ce qui oblige à imaginer les directions, je
préfère inventer les destinations et être surpris par les arrêts
en gares surtout quand il n’y a pas de gare.
Christophe Piret
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