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Une heure avant la mort de mon frère

+ d'infos sur le texte de Daniel Keene traduit par Séverine Magois
mise en scène Antoine Marneur

: Présentation

Après la création de Quand la nuit tombe, deux pièces courtes (Deux tibias / Nuit, un mur, deux hommes), je souhaitais continuer mon voyage intime avec l’écriture et l’humanité de Daniel KEENE.


Une heure avant la mort de mon frère, c’est d’abord une histoire d’amour entre un frère et une soeur. Une histoire d’amour impossible. Interdite. La pièce raconte le souvenir, par bribes, de leur passé commun lorsqu’ils étaient enfants et qu’ils vivaient ensemble au foyer de leurs parents. Chacun découvre la version de l’autre, ses perceptions, ses doutes, ses peurs, sa solitude.
Même si Martin va être exécuté dans une heure, il ne s’agit pas ici d’une dénonciation de la peine de mort mais d’induire un rapport particulier au temps, une certitude quant à une fin prochaine.
À travers ces souvenirs qui se répondent et s’entrechoquent ou ceux qu’ils revivent devant nous, c’est non seulement la complexité des rapports humains qui est interrogée mais aussi celle du rapport à la réalité et aux illusions que l’on se crée pour surmonter cette dernière. Ils s’aimaient – ils s’aiment – ils se haïssent – ils se violentent.
Pour l’esprit, la parole est là : celle de Daniel Keene. Grace à l’extrême précision de son écriture, Daniel Keene matérialise des figures contemporaines d’une densité incroyable, leur donnant une dignité à la hauteur des grands personnages tragiques. Cette langue évoque, effleure, survole, répète, surfe, vole, glisse, échappe. Et aussitôt, c’est toute la complexité de l’humanité qui nous est révélée, avec ses aspirations divines, ses vanités absurdes et ses violences obscènes.


« Je veux que les personnages dans mes pièces vivent d’instant en instant devant nos yeux (ils ne peuvent rien faire d’autre) et qu’ils révèlent ce qu’ils portent en eux (ils n’ont rien d’autre à révéler). » Daniel Keene.


Pour le corps, la danse sera l’alphabet. Pour dire ce qui ne peut pas être dit. Il nous faudra inventer un langage gestuel, dansé, pour évoquer les joies, les haines, les souffrances, bref, les sentiments.


Il faudra un espace intime. Celui de la prison et du parloir. Le lieu du présent, froid et tranchant, avec sa table et ses deux chaises. Celui du compte à rebours implacable et inexorable. Et puis, il faudra un espace ouvert sur le monde. Celui du souvenir, du passé. Cet espace sera évoqué par l’image et la vidéo. Une image de l’extérieur à la fois poétique et métaphorique. Comme rêvée…


Le son : Nous suggérerons avec un univers sonore (traitement électroacoustique pour les dissonances et les discordances) le silence bruyant de la prison, le cliquetis des clés dans les serrures, le glissement des grilles sur leurs rails, le bip bip des portes automatiques… En contrepoint et pour affirmer la relation fraternelle passionnelle et complexe de Sally et Martin, nous tenterons une musique harmonieuse et poétique pour finir avec la chanson de Gnarls Barkley, « Who’s gonna save my soul now ? » (Qui va sauver mon âme maintenant ?)


Danse, musique, image, espace : éléments constitutifs de la représentation, du spectacle en train de s’élaborer, pour prendre de la distance avec l’histoire elle-même en train de se construire.
Enfin, il me fallait une grande complicité avec les interprètes pour traiter de l’intime. Alors nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé, nous nous sommes parlé sans fausse pudeur et avec sincérité et nous avons décidé de tenter l’aventure ensemble.

Antoine Marneur

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