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Une Histoire suisse

+ d'infos sur le texte de Jérôme Richer
mise en scène Jérôme Richer

: La Pièce

  • Chaque nuit, avant de s’endormir, des millions de petits suisses s’agenouillent devant leur poste de télévision et prient.
  • Mon dieu, faites que l’UBS surmonte cette épreuve.
  • Mon dieu, faites que l’UBS redore l’honneur de la Suisse.
  • Mon dieu, faites que ma retraite ne disparaisse pas dans les tripatouillages de l’UBS.
  • Ce n’est pas vrai.
  • Quoi ?
  • Personne ne dira jamais ça.
  • L’UBS, c’est un membre de la famille. Personne n’accuse un membre de la famille. Si un membre de la famille fait une connerie, on ferme sa gueule.
  • La connerie en question a coûté beaucoup d’argent à la famille.
  • Ce n’est pas si important.
  • De l’argent, nous en avons plein.
  • Trop.
  • Nous n’en avons jamais trop.

Nous avons urgemment besoin d’un héros. Batman et Superman furent créés pour relever l’Amérique de la crise de 1929 tandis que Captain America les a sortis de la Deuxième guerre mondiale. Face aux secousses survenues à l’UBS et à la mise en cause dont la Suisse est l’objet, voici Super Suisse. Après tout, si le néolibéralisme se porte globalement à merveille, c’est aussi grâce à la Suisse, cette grande entreprise. Pardon, ce petit pays.


Jérôme Richer et ses comédiens se sont lancés dans une longue enquête sur les liens que notre pays entretient avec l’argent. Après avoir interrogé des historiens, des journalistes, des traders, des gestionnaires de fortune, de simples particuliers, lu des livres d’histoire à la pile, arpenté les alpes, plongé au fond des lacs, franchi le Röstigraben, ils se jouent de la réalité suisse, de ses personnages pour mieux questionner leur rapport à notre beau pays.


En hommage à Max Frisch, ils racontent leur histoire suisse. Entre linge de famille et politique internationale, gruyère et or nazi, neutralité et utopies humanitaires, la contradiction s’impose comme seul mode narratif possible ; la réalité est trop complexe pour être représentée autrement que par fragments et situations paradoxales.


Le musicien Jerrycan s’invite aux côtés des comédiens, vêtu d’une combinaison de cosmonaute du dimanche, il est chanteur pop. Aussi naïf que Super Suisse est sincère, il s'amuse des clichés helvétiques avec la légèreté et l’insouciance propres à la culture populaire.


Après avoir présenté au Théâtre Saint-Gervais Médée et autres récits de femme de Franca Rame et Dario Fo puis La ville et les ombres, une réflexion posthume sur le squatt Rhino, Jérôme Richer, auteur et metteur en scène en résidence, poursuit sa recherche d’un théâtre populaire, empreint de politique et d’humour décalé.


  • Il y a maintenant plus de dix ans que je vis en Suisse. J’aime ce pays. Ce n’est pas un amour inconditionnel. C’est un amour fait de frictions. De conflits. Mais c’est aussi un amour sincère. Profond. La tradition, le folklore n’appartiennent à personne. Je me méfie des nationalismes. Des attachements fusionnels. Ce spectacle, je le conçois comme une critique amoureuse de la Suisse. Comme la marque de mon attachement à ce pays.Jérôme Richer
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