: Note d’intention
« Se peut-il qu’il y ait chez ces malheureuses un si funeste désir de lumière ? », s’écrie Enée aux enfers, voyant des âmes purifiées remonter à la lumière terrestre, vers un nouveau corps périssable et corruptible.
Je m’aperçois combien ces mots de Virgile s’appliquent aux textes Les Charmilles de Jean- Michel Rabeux et Le Mort de Georges Bataille, dans lesquels ces deux auteurs n’ont de cesse de questionner la nature même du désir, poursuivant de nouvelles significations, cachées dans les abîmes de nos corps.
Un si funeste désir regroupe deux textes, deux écritures. C’est donc un spectacle qui en cache un autre, un spectacle en deux parties, deux spectacles en un, en tout cas, une soirée, un moment d’une heure trente, avec d’abord Les Charmilles, puis un intermède, une coupure, une respiration, et enfin Le Mort, pour finir, si j’ose dire.
Un si funeste désir, c’est une expérience double
pour le spectateur, qui passe d’une forme à une
autre, d’un univers à l’autre. On ne lui raconte
pas une histoire, on lui en fait entendre deux pour
chercher à mettre en lumière ce désir funeste qui
l’habite.
Pour qu’il soit, l’espace d’un instant, au théâtre,
comme Enée aux enfers : bouleversé par des âmes
qui cherchent à se plonger au plus profond d’un
corps pesant et lourd.
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