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Un Bateau pour les poupées

+ d'infos sur le texte de Milena Marković traduit par Mireille Robin

: Note d'intention

Notre première création La cuisine d’Elvis de Lee hall en 2005 était une tragi-comédie grinçante, décapante qui permettait une liberté d’interprétation et de réalisation. Un bateau pour les poupées a aussi cette qualité en plus moderne, plus directe qui laisse la même place à un travail de création personnelle ou plusieurs disciplines artistiques peuvent se croiser telles que théâtre, musique, effets visuels, vidéo….


Ce texte est un mystère mais comme peut l’être un conte de fée.
Oui, quelquefois c’est comme ça, vous croyez entrer dans une famille avec ses problèmes classiques et vous vous retrouvez avec un crapaud et des nains.
Avec aisance, presque naturellement Milena Markovic dans Un bateau pour les poupées nous promène dans des passages secrets entre les mondes du réel et de l’irréel. Elle utilise, dans son écriture l’imagination magique pour apprivoiser la réalité.
Nous aimerions, grâce au spectacle, transporter chacun de nous dans l’impression de son enfance, dans « cet état d’être » où rien n’est impossible, où les limites du réel et de l’irréel sont insaisissables.
Convoquer en chacun de nous la même disponibilité pour « croire », le même plaisir à se faire peur, à envisager l’inimaginable.


Ce texte, avec sa douce et poétique violence, nous rappelle qu’il est difficile de résister au temps qui passe, qu’on se laisse pervertir par paresse, par fatigue, par dégoût. Alors ce texte est un souffle qui nous murmure qu’il faut s’opposer, résister à la tentation ambiante de correspondre à ce que l’on attend de vous, être toujours en alerte, suivre son intuition de vie et par-dessus tout, admettre sa singularité.


« Le paradoxe de la condition humaine, c’est qu’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres »
Boris Cyrulnik


Ce texte nous raconte le parcours initiatique d’une femme.


Nous avons huit tableaux dans lesquels l’héroïne se trouve à chaque fois face à une situation majeure de sa vie. L’auteur utilise le style du conte pour transposer le récit. Dans le deuxième tableau, l’héroïne est une sorte d’Alice qui lorsqu’elle quitte le monde de l’enfance, croit partir au pays des merveilles. On la retrouve ensuite en blanche-neige « borderline» car les sept nains, ici, sont loin d’être des enfants de choeur. De tableau en tableau, nous retrouvons notre héroïne et ses partenaires dans différentes figures de contes selon ses rencontres, pour finir en sorcière d’Hansel et Gretel et mourir.


Puisque c’est l’histoire d’une femme et pas seulement, parlons des hommes,


La vie de cette femme est étroitement liée aux hommes de son entourage, depuis son enfance jusqu’à sa mort. Le rapport qu’elle entretient avec tous les hommes qui traversent sa vie, et bien sûr le père en premier, est décisif et contradictoire, tout à la fois rassurant et destructeur. On ne peut raconter cette histoire sans se pencher sur les hommes, leur présence, leur influence, leur pouvoir. Il n’est pas facile de vivre ensemble, chaque femme peut être une énigme pour chaque homme et vice-versa, et de l’incompréhension, peut naître le déchirement, la destruction de l’autre.
La dépendance affective empêcherait-elle d’être libre et sans doute d’être plus juste, d’y voir plus clair et peut-être d’être un peu plus serein ?


Puisque c’est une artiste, parlons d’art et d’acte artistique,


Sans discours sur l’art, Milena Markovic nous invite à nous interroger sur l’acte artistique, en rapprochant l’art de la vie. L’héroïne paraît créer sa vie comme elle inventerait son oeuvre.
Concrètement une des pistes de travail serait de créer des « moments » de l’histoire de l’art évoquant la performance, le happening d’artistes.


Se servir du principe du conte pour accompagner le processus de l’interprétation c’est-àdire tenter de coller à la démarche de ne s’étonner de rien, d’accepter aussi facilement le magique que l’improbable et grâce à cela créer de l’étrangeté et du fantastique.


Nous pourrons nous inspirer de tableaux pour installer une image et de ce fait évoquer la peinture ou les installations contemporaines.
Concevoir la vidéo comme un support artistique et non pas seulement, comme un support illustratif ou narratif.


Enfin, parlons de la scénographie,


Comment créer cette transposition, peut-être, par exemple :


Par des systèmes magiques :
- Composition de tableaux avec des objets, des matières, des éléments utiles à la narration.
Ces tableaux seront parfois conçus comme des « installations », dans lesquels des apparitions pourront surgir (le cinéma de franju « judex »)
- Utilisation de « l’image en mouvement », terme désignant aussi bien la lumière, la photo, le cinéma, la vidéo, passant par des techniques anciennes comme les pantomimes (création du mouvement à l’aide d’une succession d’image fixe) datant de la fin du 19 e siècle, jusqu’à des techniques plus élaborées d’incrustation numérique (personnage filmé puis exporté dans un décor filmé lui aussi de son côté).
- L’utilisation de ces techniques sera au service du récit et de ses personnages (multiplication, déformation, apparition d’un personnage par exemple).


Par une machine à coudre mécanique dont le bruit amplifié pourra rythmer le récit. La costumière présente sur le plateau, penchée sur la machine, pourra filer une traîne de robe interminable.


Par une boîte à musique géante, où pourront s’installer une « fée-madonne » et un musicien comme des automates et d’où sortirait une petite ritournelle lancinante.


Les chansons qui terminent chaque tableau ont à voir avec des comptines, des refrains inquiétants, des conclusions. La musique sera jouée en direct par des musiciens. Ceux-ci feront partie intégrante du spectacle et pourront être associés à la réalité du jeu.


Il n’y aura pas un style de musique mais plusieurs, la justesse de ce choix ira de pair avec la situation et l’interprétation. Il faudra que la musique soit aussi évidente que le texte, la lumière, les apparitions visuelles.

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