Tout semble ici n’être qu’apparitions, apparences trompeuses, ou tout du moins un réel qui cache sa “ vérité ”. Une vérité éphémère qui dans ses gènes porte son double travesti qui trouble nos sens…
A l’infini on pourrait énoncer ces méandres dans lesquels l’action se passe. Tout semble impalpable et en même temps les sentiments, les actions des protagonistes sont d’une telle humanité, de par leurs doutes entre autres, qu’il paraît nécessaire d’avoir une assise “ terrienne ” pour leur espace d’évolution.
Une matière au sol donc, meuble, qui tantôt semble porter les acteurs avec certitude, et qui tantôt est un sol qui se dérobe, comme se dérobent parfois à nos yeux certaines certitudes. Une matière à jeu que les acteurs puissent moduler par des actions directes, mais une matière aussi évolutive qu’un passage module, qu’une course désorganise…
Une surface libre qui laisse au maximum le jeu prendre l’espace.
Un espace libre qui parfois se resserre par l’intermédiaire de la lumière, de quelques éléments qui nous transportent d’un lieu à un autre. Mais loin d’illustrer les lieux et demeures où Shakespeare situe les actions, nous essaierons de suggérer des espaces au plus près des enjeux de l’action, des enjeux des personnages et du trouble qu’ils nous projettent.

Jack Percher