Félicité, jeune paysanne sans instruction, entre au service d'une veuve de la bourgeoisie de Pont-l'Evêque, Madame Aubain et de ses deux enfants, Paul et Virginie. Dévouée totalement au service de cette famille, elle perd successivement ceux qu’elle aime : Virginie, son perroquet Loulou, sa maîtresse…Tandis qu’elle agonise, seule, le jour de la Fête Dieu, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet.

Avec cette Passion, Guillaume Delaveau met en scène l’adaptation d’Un Cœur simple de Flaubert, premier récit d’un triptyque où la vie de la servante est suivie par celles de saint Julien l’Hospitalier et de Saint Jean-Baptiste. Ceux-ci apparaîtront d’ailleurs en surimpression dans la vie de Félicité, mettant en évidence sa filiation avec les mythes chrétiens et posant la question de l’origine du sacré. Pour raconter « ce cœur simple », deux comédiens incarneront le dédoublement de Félicité, à la fois servante illettrée et l’écrivain lui-même : deux existences qui parfois se frôleront, traversées par les mêmes tourments, permettant au metteur en scène de faire apparaître, « sous les belles apparences », les contradictions les plus troubles de l’âme humaine.