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Triptyque Beckett

mise en scène Moni Grégo

: Les textes

PAS MOI


"Pas moi", est une longue litanie d’une parole de femme réduite à une bouche, cette bouche, elle même n’étant plus que le lieu de passage d’une voix qui ne peut s’exprimer qu’à la 3° personne du féminin. Plus de «je» plus de «moi», plus qu’ELLE !
Cette bouche on la surprend déjà en action, source du verbe, elle parlait parle et parlera. Ici, le corps de l’actrice devient l’orant du texte, l’origine, l’espace électrique troué, harcelé, exténué, chargé… l’instrument, la seule issue, l’embouchure d’un flot, d’un fleuve, dont le lit serait dévasté par les flux de mots. Une femme dit, à la troisième personne ce qu’à écrit l’auteur pour «ELLE», puisque le temps et l’espace pour «MOI» ne sont toujours pas de ce monde.
Une des œuvres les plus grandioses de Samuel Beckett, spirale autour de l’innommable du "parler féminin", un vertige.
Dans nos temps de turbulences où tout est à revisiter des relations humaines, des rapports aux corps, aux lois, au langage, on peut à notre tour s’interroger :
"Que serait cette 3° personne du féminin, dont on perçoit l’émergence ? "
Interprète : Moni Grégo.


LA DERNIÈRE BANDE


Un homme qui enregistre ses impressions à des moments importants de sa vie, nous fait assister à ce rituel d’étrange écoute de sa voix dans le passé. Conscience de l'instant, de la perte ou des retours de mémoire, magie mortelle des "plis" ensorcelés du temps... Et la flagrante beauté du texte de Beckett : "J'ai dit encore que ça me semblait sans espoir et pas la peine de continuer et elle a fait oui sans ouvrir les yeux.
Je lui ai demandé de me regarder et après quelques instants - après quelques instants elle l'a fait, mais les yeux comme des fentes à cause du soleil. Je me suis penché sur elle pour qu'ils soient dans l'ombre et ils se sont ouverts. M'ont laissé entrer. Nous dérivions parmi les roseaux et la barque s'est coincée. Comme ils se pliaient, avec un soupir, devant la proue! Je me suis coulé sur elle, mon visage dans ses seins et ma main sur elle. Nous restions là, couchés, sans remuer. Mais, sous nous, tout remuait, et nous remuait, doucement, de haut en bas, et d'un côté à l'autre. Passé minuit. Jamais entendu pareil silence. La terre pourrait être inhabitée."
Interprète : Yves Ferry.


BERCEUSE


Une femme parle, bercée dans un rocking-chair. Dans quel espace-temps se situe ce corps en mouvement, d’où vient sa voix ? Récit de désir, d’appel à cet "autre"… que le théâtre grandit. L’écriture de Beckett si musicale et juste nous chante un univers féminin très présent, changeant, presque météorologique, extrêmement impressionnant qui dit la grâce de l’instabilité de toute présence humaine représentée.
Interprète : Madeleine Attal.

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