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Trahisons

+ d'infos sur le texte de Harold Pinter traduit par Eric Kahane
mise en scène Patrick Swale

: Présentation

Parlez-nous de la scénographie, le décor, quel est l'intérêt des cubes, qu'est ce que ça offre comme possibilité (l'espace temps)?
La problématique que pose Trahisons est la multiplicité des lieux. Il y a 7 lieux différents. Il nous fallait trouver une approche scénique qui soit simple à manipuler, précise et claire pour le spectateur pour qu’il puisse identifier facilement l’espace dans lequel les personnages sont installés.
Nous avons opté pour des cubes. Cubes sièges, cube tout à la fois table de bar ou de restaurant, bureau ou coiffeuse. Disposé dans des zones précises du plateau, ils permettent de prioriser l’importance des corps et du texte par rapport à un décor très précis. Les changements de lieux et l’agencement du plateau se fera à vue, dans une relative pénombre.


Parlez-nous de la lumière et des ambiances.
Le plateau sera divisé en plusieurs espaces lumineux. Le bureau de Jerry sera séparé de la chambre d’hôtel par exemple. La lumière suivra à la fois la saisonnalité des scènes, mais aussi les variations d’atmosphères. Certaines ambiances seront par nature plus « lumineuses » que d’autres, elles témoignent du bonheur qu’ont Emma et Jerry à se retrouver dans leur « maison ». A contrario, les séquences plus tendues seront soulignées par un éclairage plus froid.


Parlez-nous du son.
Peu ou pas de musique. En introduction de la pièce. je pense à Bach, ou aux Beatles. Comme quoi le choix définitif n’est pas encore totalement fait. Il y a des pistes que nous explorons ensemble. Pour la fin de la pièce également, il y aura un passage musical, contemporain.
Les changements de lieux seront effectués sur un son particulier, toujours le même. Ce son et la pénombre permettant au public d’assimiler la transition entre les différents tableaux.


Pourriez-vous nous donner deux ou trois thèmes importants dans cette pièce et les énoncer en une ou deux phrases précises:
- L'amour: le couple/le non couple, couple social, couple amical, couple amant? Le couple est une constante dans le théâtre de Pinter. Qu’il s’agisse d’amis, d’anciens amants ou de maris et femmes. Ce couple est pour Pinter un moyen d’observer les travers de ces concitoyens (et donc les nôtres) par le biais de ce prisme. Dans Trahisons, le couple est multiple : le couple Emma/Robert, le couple Emma/Jerry et le couple Jerry/Robert. Ce sont 3 espaces différents de la relation binaire. Quel est le couple le plus solide finalement ? Le couple adultère ? Le couple légitime ou le couple amical ?
- Trahisons: se mentir à soi même, mentir aux autres, ne rien dire, le silence Qu’est-ce que trahir ? Quand trahit-on ? Qui trahit-on ? Robert est trahi par sa femme et son ami Jerry, puisqu’ils entretiennent une relation adultère. C’est un fait. Pinter et ses personnages ne remettent pas en cause ce postulat. Ce qu’il introduit, par contre, et de manière subtile, c’est le sentiment de trahison qu’éprouve Jerry vis-à-vis de Robert. Celui qui est son ami depuis de si longues années s’est marié. De ce sentiment abandonnique, Jerry a « compensé » l’amour qu’il a pour Robert, par une liaison avec sa femme. Une relation amoureuse par procuration en quelques sortes.
Robert se trahit lui-même depuis des années en cachant à la face de cette société bien pensante son attachement pour Jerry. Il y a une ambigüité dans cet attachement. Est-ce de l’amour ? Robert se cache des choses de peur d’avoir à les révéler. En cela, il se trahit lui-même et finit par trahir Jerry.
La société bourgeoise de l’époque n’autorise pas la révélation de ces états amoureux. Le masque social doit être préservé, pour que l’honneur soit sauf.


Pourquoi monter Pinter aujourd'hui, en quoi ça fait échos à notre monde actuel?
Pourquoi Trahisons aujourd'hui?
Monter une pièce de Pinter est toujours un pari. Je m’y suis essayé il y a 30 ans avec « C’était hier ». Aujourd’hui Trahisons. Pourquoi monter Trahisons ? Parce que j’aime la pièce. J’aime la manière dont elle est écrite. J’aime la manière dont Pinter joue avec notre compréhension immédiate de la problématique du couple et de l’amitié. Je ne crois pas ou ne revendique pas un caractère sociologique à la pièce. Elle est ce que le public voudra en faire. Un pamphlet contre le couple, ou contre la trahison d’adultère, une charge féroce contre la bourgeoisie qui nous force à nous mentir à nous-mêmes et aux autres sur ce que nous sommes réellement.

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