Lorsque nous avons découvert l’écriture de Duncan Macmillan à travers Séisme que j’ai mis en scène la saison dernière, l’envie de lire d’autres de ses textes était forte.

C’est alors que nous avons découvert «Toutes les choses géniales.» Dans le cadre du Festival Prise Directe, nous avons alors commandé une première lecture mise en espace par Selma Alaoui, avec Didier Cousin.

C’est le principe de Prise Directe, faire se rencontrer des personnes dans un temps très court ...

Didier s’est révélé la bonne personne pour le rôle ...

Même si la lecture ne restituait pas le texte dans son intégralité, la sensibilité, la complicité qu’il avait créée avec le public nous a donné envie de continuer.
Le désir d’un acteur est souvent irrésistible, depuis longtemps je travaille avec Didier, il a collaboré avec nous sur plusieurs spectacles : Un cahier bleu, Pulsion, Comment va le monde . Il a suivi toutes les pièces de la compagnie ... avec le temps s’est tissée une amitié.

Le texte a été créé initialement par un acteur et un auteur, c’est une forme de collaboration inédite entre un dramaturge et un acteur, une sorte de travail de plateau comme on aime à le dire aujourd’hui.

Le texte restitue ce travail patient qui, au fur et à mesure des représentations, a constitué le texte de Toutes les choses géniales.
Un texte aussi précis qu’imprévisible, la disposition des spectateurs en cercle et même jusqu’à leurs réactions improvisées, tout y est noté et envisagé comme autant de possibles.
Car en effet les spectateurs sont amenés à participer, à jouer des rôles.
Le père, la psychologue, la première amoureuse, le vétérinaire.

Tout nous amène à mettre en place une forme de rejeu pour partager des souvenirs. Une dramaturgie ludique et relationnelle au service d’un texte sérieux qui parle de pulsion de mort, de suicide et d’enfance .

Voilà qui a de quoi réjouir et faire de cette représentation un moment singulier et émouvant.

Je n’ai pas envie d’être dans un rapport de metteur en scène avec Didier, mais d’accompagnement.
Il ne s’agira donc pas de faire un travail de «mise en scène» mais de respecter et de suivre le texte, son mouvement, et d’accompagner Didier afin de maintenir cette relation qu’il a avec le public, et ainsi faire en sorte de recréer la réciprocité et l’échange qui ont servi de ciment à cette histoire..