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Tout le monde est occupé

+ d'infos sur l'adaptation de Maïa Jarville ,
mise en scène Maïa Jarville

: Note d’intention

L’état d’enfance, un regard sur le monde, ou L'Art de la Banalité.


Qui n’a pas souvenir de s’être entendu répondre « pas maintenant, je suis occupé » à la question pourtant fondamentale « dis, tu veux jouer avec moi ? »
Qui ne se souvient pas de cette sensation d’absurdité face à ces « occupations » adultes ? Christian Bobin écrit à partir de cette sensation. Il s’accroche à cette sensation, cet « état d’enfance » de tous ses ongles et de toutes ses dents, comme par refus ou incapacité à tolérer le réel. Il regarde la vie passer devant lui, se plaçant volontairement à hauteur d'un oeil d'enfant, comme un balai de jambes absurde.


C’est une écriture que je qualifierai d’anti-événementielle.
Pas de héros, pas de coups d’éclat, des personnages « comme tout le monde » et des histoires simples. Mais c’est justement à partir de ce tableau banal de la vie quotidienne que naissent les glissements oniriques, qu' interviennent ces dérapages vers d’autres modes de réalité.


Ici, les pauvres, les moches, et les déshérités ont leur place.
Ici, les amoureux volent, les animaux parlent, et les morts se relèvent.
Poétisation du quotidien, sublimation des petites choses de l’existence, décalages et changements de point de vue ; légèreté, vivacité, dérision sans cynisme, et ironie gracieuse…
C'est une plongée dans un monde onirique, sensoriel, et intime : un conte contemporain.


Et dans cet univers de poésie critique, cet art du quotidien transfiguré, apparaissent en filigrane les petites et les grandes questions de notre génération de trentenaires :


Comment ne pas perdre cette foutue liberté à laquelle nous tenons tant ?
Qu'est ce que devenir adulte ? Peut on grandir sans renoncer ?
Comment ne pas perdre cette foutue liberté à laquelle nous tenons tant ?
Peut on rester en dehors des cadres imposés ? Jusqu'à quand ?
Comment ne pas perdre , oui, encore, cette foutue liberté à laquelle nous tenons tant ?
Peut on vivre sans foi ?
Peut on encore garder notre marge de manoeuvre ? Se donner la possibilité d'un pas de coté?
Résister ? Lutter ? Contre quoi exactement ?
Peut on encore imaginer la famille? Ah tiens, et peut on encore avoir un idéal ?
Comment échapper à la solitude ?
Partager nos occupations, nos préoccupations ?
Le vide ?
Comment ne pas SE perdre dans cette foutue liberté à laquelle nous tenons tant ?
Et si c'etait trop tard ?


La recherche d’une poétique de plateau.


Il y a pour moi un double enjeu dans le travail d’adaptation : conserver la trame du roman car je tiens à la trame narrative, et trouver une écriture de plateau qui soit en correspondance intime avec l’écriture textuelle, avec sa poétique si particulière.


Il faut parfois s’éloigner du texte, trouver des détours, pour finalement provoquer la même sensation qu’à la lecture. Il s’agit d’un voyage dans les sensations autant que dans le récit.


J’ai travaillé une structure textuelle –un squelette- qui reste très proche de la structure globale du roman, de ses articulations, mais avec les comédiens nous retravaillons sans cesse cette matière.
Le passage au plateau est une mise en chair autour de ce squelette : le rythme, le mouvement, la vie.
Comment rendre agissante une parole descriptive ? Un récit ?
Pour trouver ce mouvement du texte nous passons par des tonalités très variées, et différents langages ; scène muettes, images, récit, dialogues, morceaux chantés, utilistaion d'objets, de matières, apparitions fantasmagoriques, etc.

Maïa Jarville

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