Tokyo Notes est l'une de mes œuvres - et de celles de ma compagnie - les plus importantes. Elle a été créée en 1994 et a obtenu le Kishida Drama Award en 1995, la plus importante récompense qu'un jeune dramaturge puisse espérer au Japon.

Tokyo Notes se déroule dans le vestibule d'un petit musée de Tokyo, en l'an 2004, dans le futur proche. Le texte se compose de fragments de conversation entre familles et couples qui passent par cette salle.

Le cœur de l'histoire est composé par des frères et sœurs qui habitent dans différents quartiers de Tokyo. Ils se retrouvent ce jour parce que leur sœur aînée, passionnée de beaux-arts, qui vit dans leur ville d'origine, vient passer des vacances à Tokyo. J'ai emprunté ce thème au film "Tokyo Monogatari" de Yasujiro Ozu. Le titre "Tokyo Notes" est issu de ce film.

La guerre se déroule en Europe et des collections de peinture ont été évacuées des pays en conflit pour aller vers le Japon. C'est le contexte de la pièce. Mais les Japonais qui viennent visiter ce musée ne parlent que de leur famille, de leurs amoureux, tout en étant concernés par la guerre en Europe.

La lecture de "Tokyo Notes" par Frédéric Fisbach a été très stimulante pour moi. Elle m'a convaincu que la pièce pourrait être aussi appréciée par un public européen.

Ma collaboration avec Frédéric Fisbach et son équipe sera la plus marquante et fructueuse de l'ensemble des échanges culturels franco-japonais qui ont existé jusqu'à présent. Je suis fier que nous puissions tenter une nouvelle forme d'échange franco-japonais, porté par notre nouvelle génération.

Oriza Hirata