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The Scottish play

+ d'infos sur l'adaptation de Cédric Orain ,
mise en scène Cédric Orain

: Pourquoi Macbeth ?

En Angleterre, encore aujourd’hui, on ne doit pas dire Macbeth dans un théâtre mais « the scottish play ». Sinon ça porte malheur.
The Scottish Play, c’est donc la pièce écossaise de Shakespeare, celle qui porte en elle une malédiction, prête à s’abattre sur n’importe quel membre de sa distribution. Ça commence bien...
C’est vrai que Macbeth peut faire peur, c’est une des tragédies les plus populaires de Shakespeare, et une des plus sombres (la plupart des scènes se passent la nuit dans l’obscurité).
C’est donc une pièce obscure, on entend des bruits dans les couloirs, le meurtre se passe en pleine nuit, la rencontre avec les sorcières a lieu au milieu d’une bruyère où Macbeth n’a jamais vu « un jour si sombre et si beau ». Toutes les scènes baignent dans une lumière d’obscurité, c’est pas qu’on n’y voit rien, c’est plutôt qu’on n’est pas sûr de ce qu’on voit, c’est brumeux, on discerne, on devine, on écarquille les yeux, on est aux aguets, en alerte, prêt à bondir.
C’est une pièce où on sursaute, où plus exactement, tout un bestiaire maléfique (le loup, la chouette, les corbeaux, les criquets, le rat etc.) fait sursauter Macbeth entre la nuit où il tue son roi et sa propre mort.
C’est une pièce où des apparitions, des spectres viennent mettre à l’épreuve le jugement des hommes, où des sorcières prédisent l’avenir comme des pythies, sans d’autre raison que le plaisir du désordre, où un homme, Macbeth, tue le roi qu’il vient de sauver, où sa femme organise ce meurtre, puis le termine elle-­‐ même, où Shakespeare s’amuse parfois du pire, comme dans la scène Macduff/Malcom, où un homme avoue des vices inavouables et provoque le rire. Tout se termine mal pour le couple Macbeth. Shakespeare tord le cou aux deux époux à qui il était promis de régner.
Tout va se nouer en une seule nuit, une nuit cauchemardesque, où ils commettront l’irréparable, un meurtre. A partir de cette nuit là, ils vont s’enfoncer peu à peu dans un abîme sans fond, noir, chaotique, aveuglant, et sans retour.
C’est avec cette nuit qui les hante et dans laquelle ils sombrent, que j’ai envie de jouer.

Cédric Orain

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