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Terabak de Kyiv

Stéphane Ricordel ( Mise en scène ) , Ruslana Khazipova ( Conception ) , Solomia Melnyk ( Conception ) , Tanya Havrylyuk ( Conception ) , Anna Nikitina ( Conception ) , Natalia Halanevych ( Conception ) , Zo ( Conception )


: Hektor et le burlesque

Le personnage d’Hektor, apparu pour la première fois dans Terabak de Kyiv mis en scène par Stéphane Ricordel, puis développé par Olivier Meyrou et Matias Pilet, s’inscrit dans la tradition burlesque du comique corporel. Il échappe aux règles de la narration classique.
Le fondement du spectacle se trouve dans son rythme et l’enchaînement rapide des scènes qui obligent l’écriture à intégrer la mécanique du gag, à donner au personnage des caractéristiques physiques, à lui inventer des tics et des réactions inattendues sur un rythme soutenu.
Le spectacle est une suite de gags qui jouissent chacun d’une autonomie mais qui finissent par imposer le personnage. C’est cette construction empirique qui finit par créer une histoire cohérente.


Hektor perd fréquemment le contrôle de son corps. Il se retrouve tantôt prisonnier de celui-ci, tantôt poussé vers des mouvements improbables et très risqués. La façon de bouger d’Hektor quand il est en difficulté nous donne à comprendre sa manière de penser et met en évidence ses stratégies improbables pour sortir des pétrins dans lesquels la vie le plonge. Hektor nous permet de déstructurer l’acrobatie de Matias Pilet. Les techniques acrobatiques sont transgressées et repensées à travers ce personnage. Sa manière de marcher face au vent, par exemple, est acrobatique mais dévoile juste son désarroi et sa façon de gérer un élément naturel antagoniste. Hektor est maladroit mais il aime la grâce, qu’il s’efforce de garder en toute occasion, même dans les situations les plus désespérées.


Le travail corporel et acrobatique s’approche parfois de la danse et raconte un monde devenu fou où la cohérence n’a plus le temps de s’installer et où l’être humain est bringuebalé. Le rythme du mouvement est enlevé comme dans une danse. Le jeu alterne moments d’accélérations corporelles et moments de répit où Hektor s’incarne dans un quotidien où il prend tout son essor. C’est un utopiste, en grande précarité, qui rêve d’un monde meilleur.
C’est un exclu qui nous ressemble.

Matias Pilet

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