On n’a jamais trop su où classer Yoann Bourgeois : cirque (nouveau, cela va sans dire), danse, théâtre sans paroles, performances qui mêlent tout cela ? C’est que Yoann Bourgeois est toujours où on ne l’attend pas. Illustration très concrète avec cette constellation de quatre spectacles qui ne se fixent ni un lieu précis ni un genre pré-calibré.
Le spectateur ira ainsi de lieu en lieu dans le parc, itinérance de Printemps qui a toujours eu ses adeptes fervents. Il découvrira ici, montant vers le ciel, inutile et vertigineux, un escalier d’où s’élance une silhouette qu’un trampoline renvoie à son escalade sans fin. Là une harpiste au milieu de nulle part. Là encore une acrobate en irréelle suspension. Il verra comment on jongle, hypnotique et virtuose, au rythme d’un métronome. Il entendra des fugues de Bach, des morceaux de Philip Glass…
Une étrangeté rêveuse, cette déambulation d’un spectacle à l’autre. Une oasis de poésie, ou plutôt plusieurs oasis de poésie dans un écrin, le parc du domaine d’O, qui y invite si bien.