theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Sweet potatoes »

Sweet potatoes

+ d'infos sur le texte de Philippe Sabres
mise en scène Frédéric Mairy

: Présentation

EN BREF


Un père, une fille. Daniel, ouvrier automobile, la cinquantaine bien tapée. Douce, qui aimerait terminer ses études par un stage en Angleterre. Mais l’argent manque et la chute des ventes de voitures n’arrange rien. Daniel est prêt à tout, quitte à s’endetter davantage, et tant pis s’il descendra encore dans l’estime de son père, ouvrier lui aussi, d’un autre temps. Superposant les enjeux familiaux, sociaux et économiques, évitant tout misérabilisme et manichéisme, SWEET POTATOES dresse avec une brûlante actualité le portrait de deux êtres malmenés par le monde, mais bien décidés à rester debout. Debout et vivants.


SWEET POTATOES OU LA DIFFICILE DOUCEUR DE VIVRE


«A quoi on sert?» A la question posée par Daniel à sa fille, qui devant l’incapacité de son père à financer son stage à l’étranger entend se débrouiller seule, s’en ajoute une autre: qui sert- on? Car c’est bien de service et de servitude que parle SWEET POTATOES.
Service que des parents ont voulu rendre à leur fille en la protégeant de la dureté du monde, en poussant leur protection jusqu’à la prénommer Douce. Servitude des petits à l’égard des puissants, service de la dette, qui étouffe (entre autres) les ouvriers, eux qui ont perdu la sagesse des anciens de n’être liés qu’à leur patron. Services tout court, ceux du secteur tertiaire, qui ont remplacé les industries dans une partie du monde où les bureaux abondent. Service du corps, aussi, qui se monnaie, quand il ne reste plus que cela.
Pour articuler ces thèmes, Philippe Sabres met en jeu deux personnages, un père et une fille. Le premier travaille dans l’industrie automobile, où les temps ne sont pas à la fête. L’usine ferme certains jours, ce n’est pas du chômage, mais dans le désœuvrement qui s’en suit, Daniel n’en est pas loin. Et pour les banquiers, c’est tout comme. Douce, elle, étudie et aimerait pouvoir effectuer un stage à l’étranger. La mère n’est pas loin. Où? Patience.
La construction du récit est aussi l’une des forces de SWEET POTATOES, qui avance par à- coups, par surprises. Le terrain sur lequel se tiennent Douce et Daniel bouge, sans cesse, on le sait, mais sans deviner pour autant d’où viendra la prochaine secousse. Mais secousse il y aura, cela personne n’en doute, et l’issue de la pièce demeurera incertaine jusqu’au bout.
Ce texte a, évidemment, de fortes résonances actuelles. Sa fin elle-même, à la fois surprenante et cohérente, dont il convient ici de garder la surprise, n’est pas sans rappeler le «mouvement des indignés» qui s’est répandu dans le monde entier, quand bien même SWEET POTATOES a été écrit avant que les rues, en Espagne, aux Etats-Unis ou ailleurs, ne s’embrasent.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.