: Note de mise en scène
« Sur la corde raide » est une pièce de théâtre Jeune Public.
Il met en scène 2 personnages : Esmé, la petite fille et Stan, le grand-père.
Nous sommes plongés très vite dans un univers, une ambiance marine : la mer, le vent, la
plage, la marée, … Le ton est très vite donné.
L’auteur décrit le temps qui passe, les choses qui changent, qui avancent, qui reculent
comme la marée. Il nous raconte une autre rencontre entre Esmé et son Grand-Père,
Stan. Des retrouvailles bien différentes des années précédentes. Il conduit le spectateur
au coeur du ressenti des personnages. Ils sont à la fois acteur et narrateur de leur
histoire.
L’écriture est très poétique. L’histoire se déroule en petites séquences, en une succession
de différents tableaux, différents décors.
Le pari ou la difficulté au théâtre, c’est de faire jouer des enfants par des adultes sans bêtifier et sans être ridicule. Dans ce cas-ci, il m’est apparu évident que cette histoire devait être racontée par des marionnettes de table. J’ai un faible pour les marionnettes de tables.
Le texte nous donne beaucoup d’émotion par son propos et par le thème abordé et
comment il est traité, par sa poésie, par son style. Mike Kenny parle de la mort sans en
parler, sans jamais dramatiser. Le grand-père fait preuve d’une imagination simple, il
transforme le sujet. Certainement parce qu’il ne trouve pas les mots, qu’il est maladroit,
qu’il a peur de faire mal, de dire la vérité, qu’il souffre. Il détourne le sujet.
Alors, il emmène Esmé, il nous emmène dans le fabuleux, le rêve, l’espoir. Il nous
encourage à vivre malgré tout.
Le défit va être de garder cette poésie, cette délicatesse et cette émotion dans la mise en
scène sans perdre de vue l’humour et la dérision. Ne soyons pas trop sérieux !
Ce qui m’intéresse dans l’aventure d’une nouvelle création, c’est d’explorer des zones
inconnues, de chercher, d’inventer, de tester … Comment allons-nous marier notre poésie
à nous à celle de Mike Kenny. Nous devons nous approprier le texte, créer une ambiance
forte, un univers pour qu’il soit entendu. Nous devons trouver l’humanité et la sincérité de
ces petites marionnettes. L’acteur ne fait qu’un avec sa marionnette mais à certains
moments, il doit pouvoir la regarder, la laisser vivre toute seule.
L’acteur et la marionnette devront prendre en charge l’histoire.
Nous allons pouvoir faire un travail intéressant sur les échelles de grandeur et de valeur,
passer du petit au grand et inversement, en exploitant différentes tailles de marionnettes.
Elles peuvent être à taille humaine quand Esmé et Stan vont au cirque.
Ils peuvent se fondre dans le vrai public. Et au contraire être très petits sur le quai de gare
pour laisser le temps au spectateur de les découvrir progressivement au fil des
séquences.
Nous mêlerons la marionnette aux objets.
Notre compagnie est sensible depuis quelques années au travail d’objets. Dans ce casci,
une fois de plus, nous opterons pour une recherche d’objets simples et banals. Mais parce
qu’ils seront mis en scène et éclairés, ils seront merveilleux, utiles et pertinents.
Nous commencerons donc par un travail de recherche et d’apprivoisement de la
marionnette en compagnie de Jean-Christophe Lefèvre.
Nous allons travailler dans le détail. Que chaque réplique sonne juste, que chaque objet
soit le bon, que chaque mouvement soit maîtrisé.
Je voudrais intégrer de la vidéo. Montrer les marionnettes et leur manipulateurs tous
ensemble à la mer. Comme si les marionnettes avaient une vie en dehors de celle du
moment théâtral. Ce qui donne une autre dimension et une dérision.
Autant que le texte, c’est la forme qui m’intéresse.
Martine Godard
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